• À lire aussi : Construction de maisons : la norme d’isolation Novoclimat deviendra obligatoire • À lire aussi : Inflation : Québec plafonne l’indexation de certains tarifs gouvernementaux à 3 % • Lire aussi : Se chauffer au fioul plus cher cet hiver “Les montants des factures sont terrifiants. Tout est à plus de 1 000 $ », explique Jules Chicoine, copropriétaire des Huiles Beloeil St-Hilaire sur la Rive-Sud de Montréal. Le prix moyen du mazout léger, utilisé pour le chauffage, est de 2,04 $ le litre cette semaine, selon la Régie de l’énergie du Québec. En novembre 2021, le prix moyen était de 1,18 $, il a donc augmenté de près de 75 % par rapport à il y a un an. Pour remplir un réservoir de 500 litres, un ménage devrait débourser 1 020 $ avant taxes. L’année dernière, la facture était de 590 $. Et pour durer jusqu’à la fin de l’hiver il faudra plusieurs remplissages. Barbara Korzcniewski bénéficie d’un marché avec M. Chicoine, son fournisseur de pétrole. Elle étale ses paiements sur 12 mois. L’an dernier, son budget mensuel était de 160 $ ​​après impôts pour chauffer son bungalow. Selon ses calculs, elle devrait avoir 300 $ cette année, soit près du double. “C’est affreux”, commente la femme de 75 ans, qui se dit chanceuse d’avoir un peu d’argent de côté. Tous les hydrocarbures « Le prix du pétrole continue de se maintenir à un niveau très élevé, donc tous les prix des produits pétroliers sont élevés », explique Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal. Et la hausse des prix de l’essence n’aide pas. Comme de nombreux bâtiments industriels ou commerciaux peuvent passer du gaz naturel au mazout, la demande de mazout augmente. M. Chicoine, qui vend du diesel et du mazout depuis de nombreuses années, déplore les profits “excessifs” des compagnies pétrolières et a constaté une plus grande volatilité des prix ces derniers temps, à un taux de 10 cents du jour au lendemain. “Avant, on faisait des prix tous les trois mois, c’est fini”, ajoute-t-il. Quel est le prix demain ? Je ne le sais pas. »

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Incitations et interdictions Environ 200 000 foyers québécois sont encore chauffés au mazout, selon une estimation remontant à 2021. Mais ce nombre est en baisse. D’abord à cause des prix de plus en plus élevés. “Les clients crient et quand ils peuvent, ils changent de système”, raconte le vendeur de pétrole. Et puis le Québec a mis en place beaucoup d’incitatifs pour passer à l’électrique. Le gouvernement souhaite ainsi réduire les gaz à effet de serre produits par la combustion du mazout. Ce système de chauffage représente 30 % de l’empreinte carbone du secteur résidentiel au Québec. À partir de 2021, l’installation d’un nouveau système de chauffage au mazout dans les résidences est interdite. Et à partir du 31 décembre 2023, toutes réparations et remplacements seront interdits. En retour, le gouvernement offre une subvention de 1275$ pour convertir le système de chauffage d’une maison individuelle. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.