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Avec 89 élus en 2022, le RN a multiplié par onze le résultat de 2017 (8 députés avaient été élus) et par presque trois celui de 1986, année où le parti, alors appelé le Front national, avait fait une entrée fracassante dans Le National. Grâce au scrutin proportionnel voulu par François Mitterrand, il n’a jamais été déposé depuis.

Découverte historique en nombre de lieux

Cette cote est d’autant plus impressionnante que le mode de scrutin aux élections législatives n’a jamais favorisé le RN, le parti n’étant plus présent localement depuis longtemps. Le fait que les élections législatives aient suivi les élections présidentielles de 2002 n’a jamais favorisé l’opposition politique au président élu, qui a pu profiter de sa récente légitimité acquise par les urnes pour revendiquer une large majorité à l’Assemblée. Le RN a jusqu’ici toujours eu du mal à se qualifier pour les élections législatives, même après avoir obtenu de bons résultats à la présidentielle, et plus encore à remporter des duels ou des triangles, même en 2017, alors que le parti de Mme Lepen avait remporté 21 0,3 % des voix. voix à l’élection présidentielle, il n’avait remporté que 8 des 120 circonscriptions où il avait gagné, soit 6,6 %. En 2022, le RN remporte 89 des 208 circonscriptions dans lesquelles il était présent au second tour, soit un taux de réussite de 42,8 %.

Le résultat de l’effondrement du front républicain

Le “front républicain”, qui poussait les autres partis politiques à bloquer l’extrême droite, n’a pas aussi bien fonctionné qu’avant. Les sondages publiés par la société de sondage Ipsos confirment que le RN a pu bénéficier de transferts de voix sans précédent : lors de RN-Nupes ou RN-Ensemble ! ou du vote blanc. , 30% sur RN et 12% sur Nupes. Contrairement aux élections précédentes, la base électorale du parti est maintenue entre le premier tour de l’élection présidentielle et l’élection législative quelques semaines plus tard. Alors que sa réduction entre ces deux élections depuis 1988 est comprise entre 25% et 60%, elle n’a diminué “que” de 19% en 2022.

Un profil des élus déjà créé localement

Une explication de cette bonne note RN peut être trouvée dans la construction progressive d’un poste d’amarrage local. Le groupe parlementaire qui entrera à l’Assemblée nationale le 28 juin est composé majoritairement d’hommes et de femmes (ils sont 33) qui ont déjà une expérience politique. Sur ces 89 élus, seuls 20, selon les sondages Le Monde, ont remporté l’élection pour la première fois. Tous les autres détiennent des mandats locaux de conseillers municipaux, régionaux ou régionaux. Trois d’entre elles, Hélène Laporte, Julie Lechanteux et Joëlle Mélin, sont déjà eurodéputées et devront également démissionner d’un des deux mandats. Enfin, certains députés nouvellement élus ne seront pas perdus à l’Assemblée nationale, car ils étaient adjoints parlementaires. C’est le cas de Florence Goulet, qui est restée pendant vingt ans la successeure parlementaire d’Henri Guaino. Géographiquement, le RN consolide et étend ses implantations dans le nord et l’est de la France, ainsi que sur le pourtour méditerranéen. Le parti a également réussi à s’imposer dans des zones géographiques telles que la vallée de la Garonne (Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne), la Seine (Eure) ou la Loire, où Marine Le Pen est arrivée première à son premier tour de l’élection présidentielle. . . Le RN a plus d’influence que jamais à l’Assemblée nationale Les élections législatives du 19 juin permettront au Rassemblement national d’avoir un groupe parlementaire pour la deuxième fois depuis 1986. Avec un groupe de 89 membres, le parti disposera d’un large temps de parole en demi-cercle, puisqu’il est réparti selon la taille de la groupes. Peut-être aussi:

participer à la conférence des présidents de groupe; participe aux huit commissions permanentes de la Convention (proportionnellement à son poids) ; présider certains comités permanents; siéger au bureau de la Convention (vice-présidents, secrétaires, doyens) ; établit régulièrement l’ordre du jour (au moins trois fois par an). constitution d’une commission d’examen ou d’une mission d’enquête (au maximum une fois par an).

William Audureau, Gary Dagorn, Iris Deroeux et Théo Guimier