Troisième test pour la nouvelle méga-fusée de la Nasa : le décollage de la mission Artemis 1 est prévu dans la soirée du mardi 15 novembre au mercredi 16 novembre depuis la Floride, et cette fois tous les voyants semblent être au vert pour que la grosse arrive enfin commencer le programme des Américains. la lune. Le vol inaugural de la fusée SLS, la plus puissante du monde, est prévu mercredi à 01h04 heure locale (06h04 heure de Paris), avec une possible fenêtre de lancement de deux heures. La probabilité d’une météo favorable au lancement a légèrement baissé de 90% à 80% mardi. Comme prévu, la première femme directrice de lancement de la NASA, Charlie Blackwell-Thompson, a donné le feu vert mardi après-midi pour commencer des opérations de ravitaillement complexes au Kennedy Space Center.
“Notre heure viendra”
“Notre heure viendra, et j’espère que ce sera mercredi”, a déclaré lundi soir le directeur de la mission, Mike Sarafin. Il a salué la “persévérance” de ses équipes, qui ont dû se remettre de deux tentatives de décollage ratées cet été, à la suite de deux ouragans. Cinquante ans après la dernière mission Apollo, ce vol d’essai sans pilote, qui fera le tour de la Lune sans y atterrir, devrait confirmer que le véhicule est sans danger pour un futur équipage. Cette même fusée transportera la première femme et la première personne de couleur sur la Lune dans le futur. Malgré le lancement en soirée mercredi, environ 100 000 personnes sont attendues pour admirer le spectacle, notamment depuis les plages environnantes. À lire aussiComment la NASA a dévié des astéroïdes pour la première fois “J’étais trop jeune pour les missions Apollo, alors je voulais venir voir le prochain lever de lune, en personne”, a déclaré à l’AFP Andrew Trombley, 49 ans, à Cocoa Beach. Cet ingénieur avait déjà voyagé du Missouri pour les deux premières tentatives. “J’ai hâte de la voir partir”, a-t-il déclaré, vêtu d’un t-shirt Star Wars. “Cela fait partie de l’Amérique, c’en est l’essence même”, a déclaré Kerry Warner, 59 ans, résident de Floride. Des opérations complexes de ravitaillement en carburant devraient commencer mardi après-midi au Kennedy Space Center sous le commandement de Charlie Blackwell-Thompson, la première femme directrice de lancement de la NASA. L’étage principal orange de la fusée sera rempli d’au moins 2,7 millions de litres d’oxygène liquide et d’hydrogène.
Le programme a été retardé pendant des années
Cet été, une fuite d’hydrogène a provoqué l’annulation au dernier moment de la deuxième tentative de décollage. Les procédures ont depuis été modifiées et vérifiées avec succès lors d’un essai. La première annulation était due à un capteur défectueux. Après ces problèmes techniques, deux ouragans – Ian puis Nicole – menacent successivement la fusée, retardant le décollage de plusieurs semaines. Les vents de l’ouragan Nicole ont détruit une fine couche de scellant au-dessus de la fusée, mais la NASA a déclaré lundi que le risque était minime. Globalement, le programme accuse des années de retard, et la réussite de cette mission, qui coûte plusieurs milliards de dollars, est devenue impérative pour la NASA. Immédiatement après le décollage, les équipages prendront le relais du centre de contrôle de Houston, au Texas. Lire aussi La Nasa frappe un astéroïde pour le dévier, une première pour l’humanité Au bout de deux minutes, les deux boosters blancs retomberont dans l’Atlantique. Au bout de huit minutes, la scène principale se décollera à son tour. Puis, vers 1h30 après le décollage, une ultime poussée depuis l’étage supérieur mettra la capsule Orion en route vers la Lune, qu’elle atteindra dans quelques jours. Là, il sera placé sur une orbite lointaine pendant environ une semaine et parcourra jusqu’à 64 000 km derrière la Lune, un record pour une capsule habitable. Enfin, Orion entamera son retour sur Terre, testant son bouclier thermique, le plus grand jamais construit. Il doit supporter une température deux fois moins élevée que celle de la surface du Soleil lors de son passage dans l’atmosphère. Si le décollage a lieu mercredi, la mission devrait durer 25 jours et demi, pour atterrir dans l’océan Pacifique le 11 décembre.
Nouvelle ère
Après la fusée Saturn V des missions Apollo et après les navettes spatiales, SLS devrait faire entrer la NASA dans une nouvelle ère d’exploration humaine, cette fois dans l’espace lointain. En 2024, Artemis 2 transportera des astronautes sur la Lune, sans y atterrir. Un honneur était réservé à l’équipage d’Artemis 3, 2025 au plus tôt. La NASA prévoit alors une mission par an pour construire une station spatiale en orbite autour de la Lune, appelée Gateway, et une base à son pôle sud. Le but est d’y tester les nouveaux équipements : combinaisons, véhicule pressurisé, mini centrale électrique, utilisation d’eau gelée sur le chantier… Tout cela pour y établir une présence humaine permanente. Cette expérience devait préparer un vol habité vers Mars, peut-être à la fin des années 2030. Ce voyage, d’une toute autre ampleur, prendrait au moins deux ans aller-retour.