Pour Justine Benin, le défi était de taille. Le 20 mai, il est nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement maritime dans le gouvernement d’Elizabeth Bourne. Il lui fallait donc convaincre un électorat qui avait explicitement rejeté Emmanuel Macron lors du scrutin d’avril dernier.
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La députée sortante n’a pas réussi son pari : elle a été battue, samedi 18 juin, lors du second tour des élections législatives, face aux différents candidats de gauche, Christian Baptiste. La députée sortante, associée au Mouvement démocrate (MoDem), a été créditée de 41,35% des suffrages, contre 58,65% à son adversaire, qui avait le soutien de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
Pour conserver son poste au sein de l’exécutif, il fallait qu’elle gagne samedi – le vote anticipé aux Antilles – car, comme en 2017, les membres du gouvernement qui se présentent aux élections partielles doivent démissionner en cas d’échec. Outre Justin Benin, quatorze ministres et vice-ministres nommés le mois dernier sont candidats au parlement, dont la première ministre Elizabeth Bourne. Le premier membre du gouvernement à être battu, le ministre des affaires étrangères en charge de la mer, devra donc démissionner.
“Le verdict est là”, a déclaré Justine Benin à Guadeloupe La 1ère devant la caméra après l’annonce des résultats. “La grande gagnante, c’est l’abstention”, a toutefois relaté la députée sortante, regrettant une participation de 28,23% dans la section pour ce second tour, soit moins de deux points par rapport au second tour des élections législatives de 2017. Interrogée sur son avenir au gouvernement, Mme Bénin a rejeté la question. “C’est un autre sujet dont j’aurai le temps d’aborder”, a-t-il répondu, assurant qu’il était “déjà au boulot pour préparer demain”.
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Le ministre des Affaires étrangères avait cependant de bonnes raisons d’espérer gagner cette élection. A l’issue du premier tour, il était dans un vote favorable contre M. Batiste, qui était mené de 4,5 points, avec 31,31 %, contre 26,78 % pour le maire de Saint-Anne. D’un ancrage très local, il bénéficiait également du soutien de nombreux élus, dont le sénateur conservateur Dominique Théophile, ainsi que de la majorité des huit maires de sa circonscription. Malgré ces ralliements, il est battu dans toutes ces localités, à l’exception de son fief, le Moule, où il n’est devancé que de dix-sept voix par son adversaire.
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