La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a innocenté mardi 15 novembre la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, une semaine après des révélations sur des actions détenues par ses enfants dans une société dont “ses intérêts” ne divulguent pas. . A l’issue des “vérifications” et des “échanges” avec le ministre, la HATVP “constate l’absence de violation (…) de ses obligations déclaratives”, selon un communiqué publié en fin de journée.
“Risques de conflits d’intérêts”
Dans la matinée, un arrêté publié au Journal officiel stipulait également qu’Agnès Pannier-Runacher ne pouvait plus traiter les dossiers liés à trois sociétés, Défense conseil international, EP2C et le groupe pétrolier Perenco, dont le père le ministre était l’un des dirigeants. . Selon la HATVP, cet arrêté par lequel le ministre ne s’immiscera en aucune manière dans les dossiers concernant cette société permettra “de prévenir les risques de conflits d’intérêts vis-à-vis de ce groupe”. Ces dossiers, s’ils existent, seront désormais traités par la Première ministre Élisabeth Borne. En prenant ses distances avec ces sujets, la ministre entendait “couper toute critique”, a-t-elle justifié son entourage auprès de l’AFP. Lire aussi Agnès Pannier-Runacher : sur le gaz naturel et l’électricité, “il faut se mettre dans le pire des cas parce que ça existe” La HATVP avait lancé le 8 novembre des “vérifications” à la suite d’informations du média d’investigation Disclose, qui affirmait que les enfants d’Agnès Pannier-Runacher détenaient des actions d’une société française, non mentionnée dans sa déclaration d’intérêts, dont les fonds sont en partie basés dans des paradis fiscaux. Le père du ministre, Jean-Michel Runacher, a créé cette société civile en France en 2016, sous le nom d’Arjunem, dans le cadre de la cession d’actifs. Quatre de ses petits-enfants sont associés, dont les trois enfants d’Agnès Pannier-Runacher, alors mineurs, et pour lesquels le ministre a signé comme représentant légal. Selon Disclose, cet héritage provient de fonds spéculatifs, basés dans le Delaware, en Irlande et à Guernesey, dans lesquels Perenco avait également des intérêts financiers.
“Pas de lien”
Arrêtée à l’Assemblée nationale et accusée de conflit d’intérêts par des membres de l’opposition, Agnès Pannier-Runacher avait dénoncé “des allégations mensongères et calomnieuses”, assurant que cette affaire n’avait “rien à voir avec (ses) fonctions ministérielles”. Ses enfants, selon elle, étaient nus-propriétaires et n’ont donc pas perçu de dividende, Jean-Michel Runacher restant bénéficiaire. Elle a également affirmé que son père avait “apporté des parts de fonds qui n’ont rien à voir avec Perenco” et qu’il s’agissait “d’investissements acquis dans le passé dans le cadre de ses investissements personnels”. Selon le ministère, « la ministre n’a jamais eu à prendre de décision » concernant Perenko et n’a jamais eu à « rencontrer ses représentants dans le cadre de ses fonctions gouvernementales ». À VOIR AUSSI – Conflit d’intérêts : Agnès Pannier-Runacher “est au travail et pleinement impliquée dans ses dossiers”, se défend Olivier Véran