Ne parlez surtout pas de conférences ou d’institutionnalisation. La France insoumise (LFI) ne sera jamais un parti, elle n’aura pas d’adhérents, jurent ses cadres. Mais ça s’installe, s’ancre. Et pensez à son organisation interne. Tout comme ses partenaires de gauche réunis en Congrès cet hiver – le 10 décembre pour Europe Ecologie-Les Verts (EELV), en janvier pour le Parti socialiste (PS), en avril pour le Parti communiste français (PCF). Jeudi 10 novembre, depuis le siège du mouvement à Paris, plusieurs députés LFI (Jean-Luc Mélenchon n’en était pas un) ont présenté une feuille de route pour une “majorité populaire” et un “renforcement” de LFI. Au programme d’abord, un mouillage territorial. Le mouvement, actuellement à court de mairies, envisage d’acheter des locaux, commençant à se consolider dans les quartiers où la victoire a échappé de peu aux candidats “rebelles” lors des précédentes élections. Pas de “fédération” pour cette non partisane, mais des “boucles départementales” naissantes dotées d’une caisse et même d’une caisse de péréquation entre départements. Pas de cotisation, mais une cotisation annuelle volontaire par laquelle chacun peut s’engager à verser sur un an le montant de son choix, en choisissant s’il veut l’orienter vers le groupe d’action spécifique (l’échelon local des militants). Une “école pour cadres”, aussi, soutenue par l’institut La Boétie que Jean-Luc Mélenchon entend encadrer, avec un cursus d’environ un an, a précisé la députée LFI Clémence Guetté. Le but, pour les “révolutionnaires”, est aussi de se rapprocher du mouvement social. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans la nouvelle direction de LFI, une place pour Jean-Luc Mélenchon
« Actions spectaculaires »
A l’heure où les écologistes hésitent à relater les actions de forage des jeunes militants pour le climat, La France insoumise entend les soutenir. “Notre objectif est de créer un nouveau réseau de résistance des luttes environnementales. S’approprier les méthodes des nouvelles générations vertes”, a déclaré l’eurodéputée Manon Aubry, en référence à l’axe “agit-prop” de cette nouvelle organisation. « L’urgence climatique justifie des actions spectaculaires, symboliques, dont nous assumons la nécessité. »
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Si les partenaires de LFI s’étonnent parfois de voir apparaître le logo de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à toutes les manifestations locales des “révolutionnaires”, cette réorganisation entend développer les assemblées de circonscription en mélangeant les combattants des différents partis. de l’alliance de gauche. Le Parlement des Nupes, resté inactif, sera rebaptisé le “marché”, un nom sans doute mieux adapté à son rôle d’hémicycle.
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