Une coque cramoisie à la dérive dans une mer de pétrole au petit matin, escortée par des navires militaires venant à sa rencontre au large, est manquée par un hélicoptère des garde-côtes. C’est la seule vision laissée par les autorités françaises de l’arrivée dans le port de Toulon de l’Océan-Viking, navire de sauvetage de l’association SOS Méditerranée, vendredi 11 novembre.
Après trois semaines de navigation à la recherche d’un port, le navire, les 230 rescapés et les 32 membres d’équipage coulent, sous bonne garde, à 8h50. , à l’exception de la Croix Rouge et de la Protection Civile, voire des représentants de SOS Méditerranée, venus de leur siège à Marseille.
Ces derniers n’ont réussi à retrouver leurs groupes que dans la journée, après le débarquement de tous les migrants secourus lors de diverses opérations au large de la Libye et de Malte entre le 22 et le 26 octobre. Au total, 173 majeurs, 13 mineurs accompagnés et 44 mineurs non accompagnés qui ont été transportés par bus vers un village de vacances de la Caisse centrale des activités sociales EDF, sur la presqu’île de Giens, dans la commune de Hyères (var).
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Cette zone a été transformée en zone de détention internationale par arrêté pris la veille par le préfet de département, Evence Richard, et placé sous haute surveillance. Là, au pire des vingt prochains jours, la situation des personnes débarquées et leur acceptation dans le processus d’asile seront évaluées. Vendredi, près de 400 officiels, dont quatre unités de la force mobile, ont été mobilisés par les agences gouvernementales pour assurer l’arrivée de l’Ocean-Viking et le dissimuler aux regards.
“Vingt et un jours est un triste record”
La veille, le navire était entré dans les eaux sous surveillance française au large de la Corse à sept heures du matin. Le choix de la route a été décidé par l’association SOS Méditerranée, en raison de la dégradation de la situation médicale et psychologique à bord et de l’incertitude de voir enfin l’Italie accepter de recevoir le navire. « Nous avons prévenu les autorités médicales que nous demanderions l’évacuation de trois personnes si un port sûr n’avait pas été déterminé pour nous à neuf heures du matin. Jouer avec la santé de ces personnes était inadmissible”, déclare Louise Guillaumat, directrice adjointe des opérations de SOS Méditerranée. A bord, l’équipe médicale, composée d’un médecin, de deux infirmiers et d’une sage-femme, s’est alarmée de plusieurs cas. Fièvre persistante depuis trois semaines, insensible aux antibiotiques, brûlures causées par une exposition avant le sauvetage à un mélange d’eau de mer et de mazout, blessure remontant à la détention en Libye. Trois cas critiques qui seront finalement transportés par hélicoptère à l’hôpital de Bastia. Une quatrième personne, un membre de la famille d’un des blessés, accompagnera les évacués. Il vous reste 57,12% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.