Selon l’Enquête nationale périnatale de 2021 auprès de 12 723 femmes, publiée en octobre, 16,7 % des femmes ayant accouché en mars 2021 présentaient des signes de dépression post-partum deux mois après l’accouchement. Ces scores, mesurés pour la première fois, ont été calculés à partir des dix questions de l’Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS). “Ces chiffres sont cohérents avec d’autres pays similaires à la France, avec des taux de dépression maternelle post-partum allant de 15% à 20%, avec un pic à deux à quatre mois et un autre à six mois”, note Camille Le Ray, chercheuse à l’Inserm et gynécologue-obstétricien à la Maternité de Port-Royal (Paris), qui a coordonné l’étude. Les pères ou les compatriotes ne sont pas épargnés, mais il y a moins de preuves en la matière. “Ces chiffres nous inquiètent”, observe Anne Chantry, sage-femme et chercheuse à l’Inserm. Cela signifie qu’une femme sur sept ne se sent pas bien après avoir accouché, ce qui représente plus de 100 000 femmes par an. C’est inquiétant d’un point de vue social, car la plupart des grossesses sont désirées. L’état de la femme se serait aggravé pendant la grossesse et/ou après l’accouchement. »
Rien à voir avec le baby blues
La dépression post-partum est différente du baby blues, un événement transitoire attendu qui touche 30 à 80 % des femmes qui accouchent dans la semaine et qui dure de sept à dix jours. Comme pour les autres types de dépression, “ces femmes perdent tout désir, ont un sentiment de tristesse, d’isolement, qui peut affecter leur santé et celle de leur bébé”, observe Anne Chantry. “Les mères ont un sentiment d’impuissance à s’occuper de leur bébé, se disant que d’autres pourront mieux le faire, ce qui est propre à la dépression post-partum”, décrit Sylvie Viaux-Savelon, pédopsychiatre en périnatalité à l’hôpital Croix-Rousse. . à Lyon. Il vous reste 68,04% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.