Un peu plus d’une semaine après avoir voté aux élections de mi-mandat aux États-Unis, le Parti républicain a pris le contrôle de la Chambre des représentants après avoir annoncé, mercredi 16 novembre, la victoire de Mike Garcia dans le 27e arrondissement de Californie, donnant au Grand Old Party un 218e siège synonyme de majorité à la Chambre basse. Ce résultat confirme la division politique du pays puisque le Parti démocrate a réussi à maintenir sa majorité au Sénat, l’autre chambre du Congrès américain. En attendant la clôture des recomptages, huit sièges à la Chambre sont encore à gagner, dont six en Californie – dont l’un est garanti pour les démocrates – un au Colorado et un en Alaska. Pourtant, même s’il se donne le pouvoir de bloquer la politique de Joe Biden jusqu’en 2024, le parti de droite n’aura, une fois tous les districts entièrement comptés, qu’une courte majorité, loin de la “vague géante” qu’il a promise à Donald Trump. .

“L’ère de la démocratie est révolue”

Cette très faible majorité républicaine à la chambre basse risque aussi de compliquer considérablement son administration. Le leader parlementaire du parti, Kevin McCarthy, a été nommé mardi par ses pairs pour se présenter à la présidence en remplacement de Nancy Pelosi, mais son avenir politique dépendra d’une élection risquée en janvier. “L’ère du régime démocratique est révolue”, a-t-il cependant averti. “Les Américains sont prêts pour une nouvelle direction et les républicains de la Chambre sont prêts à agir”, a-t-il tweeté mercredi. Le chef républicain élu de la Chambre, Kevin McCarthy, le 15 novembre 2022, sur Capitol Hill à Washington. JACQUELYN MARTIN / PA
Avec une Chambre républicaine et un Sénat démocrate, le parti de Joe Biden ne pourra pas faire avancer de nouveaux grands projets. Mais ses adversaires non plus. Mais les républicains avaient menacé d’abroger certaines mesures adoptées sous Joe Biden s’ils reprenaient le contrôle des deux chambres. Ils souhaitaient notamment revoir les fonds alloués aux services fiscaux pour le recrutement de nouveaux fonctionnaires ou pour certaines réformes dans le monde de l’éducation. Lire la retranscription : Midterms 2022 : suivez l’annonce des derniers résultats sur notre carte interactive

La main tendue de Joe Biden

Ils prévoyaient également d’attaquer le droit à l’avortement ou la législation sur les armes à feu, ce qui inciterait Joe Biden à utiliser son veto. Le président américain, qui a félicité les Républicains pour la victoire du jour, ne sera finalement pas contraint de camper dans cette posture défensive. Et, au contraire, il devrait user de ses talents de négociateur, hérités de sa longue carrière de sénateur, pour éviter, notamment, une paralysie de l’administration fédérale (le “shutdown”). “Je travaillerai avec quiconque – républicain ou démocrate – qui est prêt à travailler avec moi pour agir”, a-t-il déclaré dans un communiqué après l’annonce de la victoire républicaine. Lisez aussi : Cet article est pour nos abonnés Midterms américains : les démocrates de New York blâmés pour la défaite nationale
Mais la main tendue du président risque de se heurter à un mur républicain rouge. Même avec une faible majorité à la Chambre, ces derniers disposeront également d’un pouvoir de surveillance important, qu’ils ont promis d’utiliser pour une série d’enquêtes sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan. Ils pourraient également poursuivre le fils de Hunter, accusé d’avoir utilisé son nom pour faire des affaires en Ukraine et en Chine. Le parti entend exploiter toute faille démocrate potentielle en organisant l’élection présidentielle de 2024. Et en déclarant sa candidature mardi, Donald Trump a lancé une course acharnée à l’investiture. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Midterms 2022 : Ron DeSantis, le seul challenger républicain crédible de Trump en 2024, réélu en Floride
Le monde avec l’AFP