Si certains ingrédients, comme son sang-froid naturel ou son talent, viennent du jeune homme, l’avantage dans son sac peut aussi être du côté de son entraîneur : Bob Bowman. Celui qui a forgé le monstre Michael Phelps fait désormais le plaisir du nageur français. Un bonheur éternel, car avec ses performances à la Duna Arena de Budapest, Léon Marchand est devenu le premier nageur français à remporter trois médailles individuelles aux Championnats du monde. Énorme. « C’est du génie ! » Camille Lacourt, quintuple champion du monde et d’Europe, aujourd’hui consultant pour France Télévisions, ne mâche pas ses mots quand il s’agit de rappeler Léon Marchand. Il faut dire que la bravoure toulousaine au visage juvénile suffit à écarquiller les yeux. C’est même historique. A 20 ans, Léon Marchand écrit l’une des plus belles pages du livre de la natation française. Ni Lacourt, double olympien en 2011 (à Shanghai) et 2015 (à Kazan), ni Florent Manaudou, également double vainqueur en 2015, n’avaient ramené trois charmes d’une Coupe du monde. En revanche, du côté des nageurs, une telle performance a été réalisée à deux reprises. L’incontournable Laure Manaudou avait, lors des Championnats du monde de Melbourne (Australie), en 2007, dompté les bassins avec quatre médailles individuelles dont deux titres (sur 200 mètres et 400 mètres nage libre) et deux en argent (sur 800 mètres) nage libre et 100 mètres. décubitus dorsal). Mais elle n’était pas la seule. Il faut remonter aux Mondiaux de Perth (Australie) en 1991, où Catherine Plewinski a conduit trois fois le box sans remporter de titre (deux en argent sur 50m et 100m nage libre et en bronze sur 100m papillon). “Vingt ans et déjà deux médailles d’or dans le même championnat du monde sur 200 et 400 mètres mixtes, c’est très fantastique”, analyse Camille Lacourt, encore surprise par la performance du jeune Léon Marchand puisqu’elle a eu le “pur plaisir de pouvoir pour commenter cette réalisation “. Si le jeune a déjà atteint ce niveau à son âge, jusqu’où peut-il encore aller ? Les perspectives sont énormes, surtout lorsque vous êtes bien entouré. L’ancien backstop témoigne : “On a hâte de continuer à voir progresser Léon Marchand car, quand on s’entraîne avec (Bob) Bowman, on ne peut pas s’arrêter quand on en a le potentiel. Nous avons hâte de voir comment ça va évoluer. » Le point culminant est évidemment dans deux ans, avec Paris 2024 dans le viseur. C’est plus que jamais une énorme opportunité de médaille française. « On sait qu’il marquera la natation mondiale. En tout cas, il marquera la natation française, sans aucun doute, commence une dichotomique Camille Lacourt. Il l’a déjà marqué lors de ces championnats du monde et j’espère qu’il pourra briller à Paris. atteindre Los Angeles (en 2028) et quelques années plus tard. » Léon Marchand a une “maturité” en sa faveur, croque Camille Lacourt. « Il était vraiment concentré après le 400 mètres mixte et le 200 mètres papillon, ajoute-t-il. Il n’a que 20 ans mais il fait déjà preuve de maturité. Il a vraiment tout pour marquer la natation mondiale.. ” Meilleur nageur universitaire aux États-Unis, établissant un record principalement pour Caeleb Dressel, désormais recordman de France dans les trois disciplines où il a brillé aux Championnats du monde de Budapest, Léon a déjà un palmarès sans faute. Et Camille Lacourt savoure, comme le Français, cette bouffée d’air frais en équipe de France, qui compte bien continuer à illuminer les bassins : “On a de la chance d’avoir un nageur comme lui.” Et ça vient de commencer.