A la veille du Conseil européen, jeudi 23 juin et vendredi 24 juin, à Bruxelles, Stéphane Séjourné, président du groupe libéral Renew au Parlement européen, se présentera pour les mois à venir. Après les élections législatives qui ont changé le visage de l’Assemblée nationale et laissé le président français sans majorité absolue, ce macroéconomiste de la première heure en évalue les conséquences pour la position de la France sur la scène européenne.
Après les élections législatives qui ont sanctifié la montée des partis eurosceptiques, est-ce le cas de LFI, voire d’europhobes comme le RN, la position de la France sur la scène européenne s’est-elle fragilisée ?
Depuis cinq ans, la France a pris une forme de leadership en Europe. Aujourd’hui, le président de la République reste le maître de la politique européenne, je pense que cette nouvelle configuration ne l’arrêtera pas. De plus, l’Europe est déjà habitée par des gouvernements qui n’ont pas de majorité absolue ni même de minorité. C’est le cas en Espagne, au Danemark ou en Suède.
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Sur le papier, nous avons une majorité pro-européenne à l’Assemblée nationale. Il y a des socialistes, des écologistes qui ont une ligne très pro-européenne au Parlement européen, qui doit se refléter au niveau national. Ensuite, nous verrons si la ligne idéologique des Noupes prévaut, et donc une forme de domination. Mais j’ai le sentiment que la désobéissance européenne n’était qu’une campagne malavisée. Nous aurons certainement l’occasion dans les prochaines semaines de tester cette majorité européenne dans le demi-cercle français. On peut avoir une bonne surprise.
Le leadership d’un pays en Europe se mesure aussi à sa capacité à mener des réformes structurelles, comme les retraites, qui est une des revendications de la Commission et que nos partenaires européens attendent avec impatience. Emmanuel Macron peut-il encore être réformé ?
Dans la situation économique actuelle, qui est très limitée, notre capacité de réforme en France dépendra des consultations que le Président tient aujourd’hui. [avec les présidents de parti] et notre capacité à sélectionner certaines questions importantes sur lesquelles nous pouvons trouver des compromis à l’Assemblée nationale. Il faut tenir compte, au niveau national, des sensibilités politiques que les Français ont caractérisées. La voix de la France sera à la fois la voix de son président et la voix de ceux qui peuvent permettre d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. Il faudra beaucoup de capital politique et d’énergie pour continuer à pouvoir réformer le pays. Il ne vous reste plus qu’à lire 66,76% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.