Surtout, ne changez rien et attendez que les réformes portent leurs fruits. Serein, parfois taquin, Joe Biden n’a pas attendu de connaître la composition définitive de la Chambre des représentants et du Sénat pour tirer les conclusions des élections de mi-mandat. Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche mercredi 9 novembre, le président des États-Unis s’est délecté d’une évidence : la loi de la gravité, dans la politique américaine, qui voulait que ce scrutin punisse le parti au pouvoir a été contestée. “Alors que la presse et les experts prédisaient une ‘vague rouge’ géante [de la couleur de l’opposition républicaine], cela ne s’est pas produit”, a déclaré Joe Biden. Les démocrates espèrent conserver le contrôle du Sénat. Une éventuelle majorité républicaine à la Chambre serait précaire. Dans ce contexte imprévisible, le président a confirmé son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle dans deux ans, précisant qu’il prendra la décision finale « en famille » et l’annoncera début 2023. Regarder en direct : Élections de mi-mandat 2022 : retrouvez les résultats et les réactions aux élections de mi-mandat américaines
Le président américain a également fixé les paramètres d’une éventuelle symbiose avec une Chambre républicaine. Il s’est dit disponible pour un travail bipartite, espérant une aide massive et continue à l’Ukraine. Cependant, il a prévenu qu’il n’accepterait pas la destruction de ses propres réformes, par exemple sur le prix des médicaments ou sur le climat. Joe Biden a souligné à plusieurs reprises qu’il comprenait la frustration des Américains sur les questions économiques, par rapport au coût de la vie. Cependant, il s’est dit confiant que les citoyens verraient le résultat concret de ses réformes dans leur vie quotidienne dès le premier trimestre 2023. La Maison-Blanche avait de quoi se réjouir au vu des résultats : une forte mobilisation démocrate, pas d’hémorragie chez les indépendants, des candidats trumpistes souvent à la peine, un parti républicain très morose qui s’interroge sur sa direction. “Ne sous-estimez jamais à quel point l’équipe Biden est sous-estimée”, a plaisanté Ronald Klein, chef de cabinet du président, sur Twitter mercredi matin. Ce dernier surveille au jour le jour le prix de l’essence à la pompe, depuis cet été, sachant si sa baisse suppose une performance honorable aux élections de mi-mandat. Lire aussi : Article dédié à nos abonnés Midterms 2022 : incertitude prolongée pour le Congrès, mauvaise surprise pour les républicains
Par ailleurs, la stratégie consistant à présenter l’élection comme un enjeu existentiel pour la démocratie américaine a largement porté ses fruits, à l’exception de la Floride. Pour autant, l’entourage de Joe Biden n’est pas dupe de la nature du scrutin de mardi. Les sondages à la sortie des urnes montrent que la résistance exceptionnelle des démocrates n’est pas l’expression des membres votants. Les 81 millions de voix en faveur de Joe Biden à l’élection présidentielle n’ont pas non plus indiqué beaucoup d’enthousiasme pour sa candidature. La popularité du président reste à un niveau moyen de 42 %. Un énorme pessimisme règne quant à l’avenir économique du pays, en raison de l’inflation. Il vous reste 68,07% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.