Posté à 18h00
Guillaume Lefrançois La Presse
Trompé financièrement par ses parents il y a huit ans, il a assisté au camp de l’Avalanche du Colorado sur simple invitation, a finalement décroché un contrat pour la saison, disputé son 1000e match de la saison, atteint le deuxième tour des séries éliminatoires pour la première fois de sa carrière et joue maintenant en finale. Ce parcours lui a valu la nomination de l’Avalanche pour le trophée Bill-Masterton cette saison. Il a ajouté une couche à l’histoire samedi, lorsque le vétéran défenseur a simplement révélé en conférence de presse qu’il venait d’être diplômé de l’Université du Michigan. À l’âge de 35 ans. Mais surtout, 15 ans après avoir quitté l’alma mater d’Iggy Pop. “Qu’est-ce que ça m’a pris, 18 ans ? La plupart des gens sont médecins après tant d’années d’études ! plaisanta le costaud défenseur. Pendant les saisons où mon équipe ne participait pas aux séries éliminatoires, j’écrivais sur la saison printanière, à distance. J’ai aussi profité de la pandémie pour suivre des cours en ligne qui étaient habituellement offerts sur le campus. » Johnson est diplômé d’études générales. C’était une question de fierté pour lui. Il est arrivé à l’université en 2005, à l’âge de 18 ans, avant de quitter l’école en 2007 pour signer un contrat avec les Kings de Los Angeles. “Je rêvais de jouer au hockey à l’Université du Michigan et je voulais obtenir un diplôme de cette école. C’est la plus haute université publique du pays. Quand j’ai quitté l’école, j’ai promis à Red Berenson [l’entraîneur-chef à l’époque] que j’allais finir mon école et je l’ai appelé dès que je l’ai fini. »
A contre-courant
Ce bon vieux Berenson, qui a joué pour les Canadiens dans les années 1960, est maintenant officiellement à la retraite, bien qu’il demeure actif au hockey en tant que consultant pour les Wolverines, mais aussi à la conférence Big Ten. “En 2007, quand on a été éliminés, Jack est parti pour Los Angeles”, se souvient au téléphone l’homme de 82 ans. Il m’a dit : “Je pense qu’il est temps de partir.” J’ai très bien compris, je n’ai pas été déçu ni en colère. Mais il m’a ramené 15 ans plus tard pour me dire qu’il avait tenu sa promesse. » Il savait que c’était important pour moi, mais aussi pour lui. Red Berenson, entraîné par Jack Johnson à l’Université du Michigan Ce qui impressionne particulièrement Berenson, c’est l’indépendance d’esprit du jeune de 18 ans à l’époque. C’est que Johnson était le troisième choix au classement général en 2005, deux places derrière Sidney Crosby, deux places devant Carey Price. “C’était un candidat très important au repêchage et de nombreuses équipes lui ont dit de ne pas aller à l’école”, se souvient Berenson. Il aurait pu être sélectionné 2e au classement général par les Ducks, mais Brian Burke lui a demandé de venir directement à Anaheim. C’est comme ça qu’ils ont eu Bobby Ryan. Dès le début, il a dû aller à contre-courant et faire des choix qui n’ont pas toujours plu aux meilleurs joueurs. “Cela lui a permis de mûrir, d’évoluer et il est devenu un coéquipier apprécié. Lorsqu’il a disputé son 1 000e match de la saison, plusieurs de ses coéquipiers se sont rendus à Denver pour regarder le match. Il s’y est fait des amis pour la vie. » “J’ai enfin passé les meilleures années de ma vie là-bas”, a confirmé Johnson samedi. Pour Berenson, c’est juste une belle histoire de persévérance, pour un joueur qui a connu son lot de difficultés dues au conflit avec ses parents. “Il était fasciné par l’école. Je le connais depuis ma naissance. C’était un ami de collège, ses parents vivaient dans le coin. Une fois devenu professionnel, il a commencé à suivre des cours d’été. Je ne vous dirai pas que c’est un étudiant qui pourrait aller dans un collège de l’Ivy League, mais il avait la volonté de le faire. Malgré le COVID-19, malgré son état civil, il a insisté. »
- C’est une blague. Avant d’adresser une plainte à la FPJQ, sachez que l’auteur de ces lignes sait qu’il s’agit de l’œuvre de Michel Fugain et du Grand Bazar.