L’ancien maire de Mirepoix-sur-Tarn a-t-il favorisé des proches ou des promoteurs immobiliers en leur vendant des terrains communaux à bas prix ? Éric Oget, l’ancien premier conseiller de cette ville située dans le nord-est de la Haute-Garonne (2001-2020), a été placé en garde à vue jeudi. Les gendarmes de la compagnie Toulouse Saint-Michel soupçonnent l’ancien élu d’avoir profité de sa fonction pour s’enrichir ou enrichir le patrimoine de son entourage. “Il est soupçonné d’intérêt illégal, de favoritisme et de détournement de deniers publics. La police a également entendu un géomètre et un notaire”, explique le procureur. Une quatrième personne, proche d’Eric Oget, a également auditionné. Après avoir dirigé cette ville d’un millier d’habitants pendant 19 ans, Eric Ogett avait décidé de ne pas se présenter à la dernière élection municipale de 2020. Sonia Esner-Blanshard avait été élue cette année-là. En étudiant les comptes et autres documents à sa disposition, les membres de la nouvelle majorité ont constaté plusieurs irrégularités. Ils ont alors signalé ces irrégularités au parquet de Toulouse. Sur la base de ces informations, le procureur Samuel Vuelta-Simon a confié l’enquête à la brigade d’enquête de la gendarmerie de Toulouse Saint-Michel.

Tous ont été libérés en attendant la décision du procureur

Les soldats ont alors procédé à des fouilles détaillées. Et en étudiant l’historique des transactions immobilières de la municipalité, ces gendarmes ont identifié plusieurs transactions douteuses. Éric Oget aurait concédé des terres dans la ville à son entourage. Les parcelles sont vendues une poignée d’euros, bien en dessous du prix du marché qui se situe entre 50 et 100 € le m2… Les enquêteurs visent également un accord avec un promoteur immobilier. Les gardes seraient soupçonnés de financer une salle municipale. “Il a été payé en échange de terres voisines”, explique un ancien membre du groupe civique. L’irrégularité de cette dernière opération devra cependant être prouvée. Le déficit pour la commune de Mirepoix-sur-Tarn s’élèverait à plus de 400 000 euros. Une somme colossale pour un village de cette taille. A l’issue des audiences, tous les suspects doivent être relâchés. Mais cela ne veut pas dire qu’ils se sont échappés. “Il est prématuré de se positionner maintenant. Nous déciderons quand nous aurons procédé à toutes les vérifications nécessaires”, rappelle le parquet de Toulouse. A ce stade de l’enquête, ils sont toujours présumés innocents.