Frappée, volée, la victime est aussi filmée par ses bourreaux. Une façon de conserver les preuves de cette humiliation et d’en tirer des revenus… Entre mars et novembre 2022, deux jeunes hommes de 18 et 19 ans ont agressé puis fait chanter au moins cinq victimes. Les suspects ont été accusés à la fin de la semaine dernière d’extorsion violente. C’est un acte commis le 4 novembre qui a permis d’identifier les auteurs. Ce jour-là, un homme de 33 ans discute avec une fille sur le site coco.fr. Au cours de la conversation, le trentenaire propose à l’adolescent de se rencontrer. Un rendez-vous est fixé en début de soirée à Castanet-Tolosan, au sud de Toulouse.

    Lire aussi : Toulouse : les embuscades se multiplient après des rendez-vous fixés dans le chat gratuit coco.fr

Mais arrivé sur place, cet habitant de Pibrac a été accueilli par deux personnes. Et l’un des deux inconnus a l’air très contrarié. Il lui reproche de se disputer avec sa petite sœur, âgée de seulement 15 ans. Le trentenaire est passé à tabac avant d’être forcé à monter dans une voiture. La violence continue alors qu’il est coincé sur le siège arrière. Pendant cette cam, le duo la filme. Une vidéo dans laquelle il présente des excuses forcées à la jeune fille de 15 ans. Ensuite, les criminels prennent son téléphone portable et lui ordonnent de donner les codes secrets de son application bancaire. Deux virements, d’un montant total d’environ 1 000 euros, sont effectués du compte de la victime vers celui des deux auteurs. Pas très malin…

Ils reconnaissent cinq autres faits

Après cette grossière erreur, les gendarmes de Léguevin chargés des investigations n’auront aucun mal à identifier les deux suspects. Ces jeunes adultes ont été placés en garde à vue au milieu de la semaine dernière. Des audiences au cours desquelles ils ont tout reconnu et même avoué quatre faits supplémentaires, pour la plupart commis à Castanet-Tolosan. Avec le même procédé, les prévenus auraient gagné des milliers d’euros. Afin de retrouver quelques victimes, qui n’ont apparemment pas osé porter plainte, le parquet a confié le dossier à un enquêteur. En attendant d’en savoir plus, les deux suspects ont été emprisonnés.