En mars 2020, un professeur jusqu’alors inconnu du grand public, Didier Raoult, défrayait la chronique en annonçant un remède miracle contre le Covid-19 : l’hydroxychloroquine. Près de deux ans plus tard, une série de “Complément d’Enquête”, diffusée ce jeudi 17 novembre sur France 2, montre comment l’étude du scientifique soufré était en réalité basée sur des données erronées. “Les gens m’aiment” Didier #Raoult assure #ComplementDenquete que le JDD ne mettrait pas son nom dans le classement des personnalités préférées des Français pour ne pas blesser les journalistes \ud83d\udd34 “Didier Raoult, le savant flou”, jeudi 23h.pic.twitter.com/Tz9VH1eIpR – Tristan Waleckx (@tristanwaleckx) 16 novembre 2022 Pour parvenir à cette conclusion, les journalistes du “Complément d’Enquête” se sont procuré un document confidentiel, qui n’a jamais été publié. Il s’agit d’un dossier de patients ayant participé à l’étude de l’IHU de Marseille. En croisant ces données avec celles de l’étude de Didier Raoult, le journaliste Tristan Waleckx et ses équipes ont pu constater que les données d’au moins quatre des 16 patients avaient été mal rapportées dans l’étude finale. Par exemple, une femme de 65 ans testée négative apparaît ainsi positive dans l’étude.
“Ce qui compte, c’est qu’on parle de moi”
Erreurs de saisie ou manipulation de données ? La question reste en suspens, même si plusieurs témoignages recueillis par les journalistes de “Remplir l’enquête” semblent invoquer la deuxième option. “Ces quatre enjeux modifient fortement les conclusions de l’étude”, confirme à nos confrères André Gillibert, biostatisticien au CHU de Rouen. “Quatre erreurs dans un si petit échantillon, ce qui fait un taux d’erreur inacceptable. Et si, en plus, ces erreurs vont toujours dans le même sens…” Pour le scientifique, en tout cas, c’est “suffisamment inquiétant pour justifier la recherche”. Par ailleurs, plusieurs témoignages accablent Didier Raoul. Le scientifique marseillais aurait dit un jour à ses équipes : “On s’en fout. Ce qui compte, c’est qu’on parle de moi”, en réponse à l’un de ses collègues qui lui faisait remarquer que l’étude finale ne pouvait pas être publié. en raison de la faible fiabilité des données. “-M. Raoult, ces résultats ne sont pas bons. Nous n’avons pas les contrôles, nous n’avons pas les données. Nous ne pouvons pas les publier… – On s’en fout. Peu importe. Ce qui compte c’est que les gens parlent de moi !” Ce soir au #ComplementDenquete pic.twitter.com/espW8CvnBI – Tristan Waleckx (@tristanwaleckx) 17 novembre 2022 Pour autant, le professeur marseillais ne prendra pas la défense de son étude durant l’émission : selon la production, “puisque Didier Raoult savait que le Complément d’Enquête avait récupéré un dossier interne prouvant que les données depuis son étude sur l’hydroxychloroquine étaient fausses”. en mars 2020, toutes nos demandes d’interview étaient ‘pschitt, pschitt, pschitt’”. Bizarrement, une fois que Didier #Raoult a su que #ComplémentDenquete avait récupéré un dossier interne prouvant que les données de son étude sur l’hydroxychloroquine avaient été faussées en mars 2020, toutes nos demandes d’interviews sont passées “pschitt pschitt pschitt pic.twitter.com/DoasLm8pTm – Tristan Waleckx (@tristanwaleckx) 16 novembre 2022