Le niveau de risque de grippe aviaire est passé de “modéré” à “élevé” en France, selon un arrêté publié jeudi au Journal officiel, obligeant les éleveurs à limiter leurs volailles. Au 1er août, 18 pays européens ont détecté le virus sur leur territoire, selon la plateforme française d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA), l’Allemagne et la France ayant le plus de cas dans les élevages. En France, les principales régions de production, Bretagne et Pays de la Loire, ainsi que le département des Deux-Sèvres, dans l’ouest du pays, étaient déjà soumis à cette obligation de restriction dès la mi-octobre. Pourtant, l’épizootie a continué de se propager ces derniers jours : un foyer a été découvert dans le Gard la semaine dernière. Quelques semaines plus tôt, un autre foyer avait été détecté en Dordogne, le premier dans le sud-ouest du pays.
21 millions de volailles ont déjà été abattues
Après une saison 2021-2022 catastrophique (plus de 21 millions de volailles abattues de fin novembre à mi-mai), le virus a recommencé à frapper les élevages français à partir de fin juillet, extrêmement tôt. Face à cette propagation du virus hautement pathogène de l’influenza aviaire (H5N1) et à l’approche de l’automne, alors que la migration des oiseaux sauvages commence et que les températures chutent, les autorités avaient déjà relevé la barre début octobre. Le risque passe de “négligeable” à “modéré” pour l’ensemble du pays. “Aucun type d’élevage n’est épargné”, a déclaré mercredi Yves-Marie Beaudet, président de la Commission nationale de promotion des œufs (CNPO), lors d’une conférence de presse. quelque chose qui donne des frissons », a-t-il ajouté, prévenant du danger que représente l’épizootie pour la production d’œufs. « Les agriculteurs sont traumatisés, certains arrêtent de produire pour ne pas revivre le « printemps dernier », a également relevé cette semaine le président de la Chambre d’agriculture de Vendée, Joël Limouzin Selon lui, la profession est impatiente de voir se développer des vaccins testés en Europe, seul moyen de faire face à un virus devenu “endémique”, avec lequel il faudra vivre en constante symbiose.
1 milliard de facture pour l’Etat
Sinon, “comment va-t-on continuer” à produire si des millions d’animaux doivent être euthanasiés chaque année, s’est-il demandé. Avant même la reprise des épizooties cet été, la facture de la grippe aviaire s’élevait à plus d’un milliard d’euros pour l’Etat français consacré à l’indemnisation des pertes professionnelles.