Le slogan de la CGT, FO, Unsa, Solidaires et La Base est clair : « Zéro métro et zéro RER ». L’administration recommande de reporter ses déplacements. Et pour cause : la moitié des lignes de métro seront fermées ce jeudi. Ainsi, le trafic sera interrompu sur les lignes 2, 3bis, 5, 8, 10, 11 et 12 du métro. 3, 4, 6, 7, 7bis, 9 et 13. Bref, seules les lignes 1 et 14, automatisées, éviteront les perturbations. Sur le RER A, 1 train sur 3 circulera en moyenne dans la journée, avec 1 train sur 2 aux heures de pointe et 1 train sur 4 aux heures creuses. La circulation des bus sera également suspendue ce jeudi : 2 bus sur 3 circuleront sur l’ensemble du réseau. Concernant les trams, au T2 : en moyenne 3 trams à partir de 4h du matin et 1 tram à 14h. Au T5 : 1 train sur 2 et uniquement à partir de 5h30. à 10h30 et à partir de 15h30 à 20h30 [⚠Mouvement social] Jeudi 11/10 La circulation du #RERB sera fortement perturbée. Sur l’ensemble de la ligne, programmer 1 train sur 2 en heures pleines et 1 train sur 3 en heures creuses en moyenne, tout au long de la journée. Vous devrez changer de train à Gare du Nord. [1/2] — RER B (@RERB) 8 novembre 2022 Dans le réseau SNCF, la CGT ferroviaire rejoint le mouvement. “Le trafic SNCF Voyageurs sera normal sur les lignes TGV et légèrement interrompu sur les Intercités”, a annoncé mercredi l’entreprise ferroviaire. Il fait état de légères perturbations “sur les lignes TER avec une moyenne de 9 TER sur 10 fonctionnant à l’échelle nationale et des niveaux de perturbation variables selon les régions”. “Les détails des plans de transport seront communiqués à chacune des régions concernées”, précise également la SNCF.

Hausse des salaires rongée par l’inflation

Problèmes d’effectifs, ouverture des réseaux de bus à la concurrence, remise en cause de la retraite spéciale… Les motifs d’inquiétude à la RATP sont nombreux. Alors que Jean Castex s’apprête à remplacer Catherine Guillouard à la tête du groupe des transports publics (un conseil d’administration de la RATP se réunira le 14 novembre), les délégués syndicaux ont bien l’intention de marquer le coup. Cette journée du 10 novembre porte avant tout sur l’appréciation du pouvoir d’achat des quelque 40 000 salariés du groupe qui vivent en Île-de-France. Déjà le 18 février, 8 lignes de métro avaient été fermées et 6 autres avaient fonctionné au moins pendant un trafic très fréquenté. Motif : les syndicats, de la part du métro et du RER, ont jugé insuffisantes les augmentations salariales proposées par la direction, dans un contexte d’inflation galopante. “On n’a que 2,2% d’augmentation depuis juillet… ce n’est donc que 1,1% sur l’ensemble de l’année”, déplore Vincent Gautheron de la CGT. C’est très insuffisant, surtout en Île-de-France, où le coût de la vie est supérieur de 9 % à la moyenne nationale. » Au cours des six derniers mois, l’inflation n’a fait qu’augmenter. « Avec le coût du logement en région parisienne, on habite de plus en plus loin des terminaux. Pour obtenir son quart de travail de 5 heures du matin, vous avez besoin d’une voiture. J’ai 200 euros de carburant par mois”, raconte un chauffeur de métro, chez lui depuis vingt ans.

« Coup de semonce » avant la bataille des retraites ?

Depuis plus d’un an, direction et syndicats négocient des hausses de salaires contre des “compensations” en termes de productivité. Les salariés les moins bien payés ont perçu une prime d’intéressement de 1.325 euros, ainsi qu’une “prime Macron” de 200 à 300 euros, affirme la direction de l’entreprise. A tel point qu’il estime que les augmentations totales atteindront “+5,2%” en 2022. “D’ailleurs la facture n’est pas là, on veut de vraies augmentations de salaire et pas des primes ponctuelles”, plaide Jean-Christophe Delprat, FO-porte-parole de la RATP. . Les séances de négociation reprendront en décembre, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), a confirmé mardi Jean Castex lors de son audition au Sénat. De nombreux travailleurs pointent également la “détérioration des conditions de travail” au sein de l’entreprise. “Avec le sous-effectif, que ce soit dans le bus ou le métro, les managers nous demandent de reprendre le travail pendant nos jours de repos… C’est inacceptable”, poursuit Jean-Christophe Delprat. Les syndicats de la RATP emboîtent enfin le pas au plan de réforme des retraites annoncé par le président Macron. “Le déménagement de jeudi est un signal d’alarme. Nous préparons déjà les combats pour l’avenir et la défense de notre régime de retraite”, prévient Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT RATP. Le gouvernement pourrait exiger que l’âge légal soit repoussé à 62 ans, alors que l’âge de départ dans le métro est de 57 ans et 9 mois en moyenne, selon la direction de la RATP. De quoi mobiliser à nouveau les 3 100 chauffeurs de métro. Les cinq semaines de conflit, en décembre 2019 et janvier 2020, avaient paralysé l’Île-de-France. Avant que la crise du Covid-19 ne mette un terme à la réforme.


title: “Gr Ve Ratp Jeudi La Moiti Des Lignes De M Tro Ferm Es Le Rer Tr S Perturb " ShowToc: true date: “2022-10-27” author: “Molly Babcock”


Le slogan de la CGT, FO, Unsa, Solidaires et La Base est clair : « Zéro métro et zéro RER ». L’administration recommande de reporter ses déplacements. Et pour cause : la moitié des lignes de métro seront fermées ce jeudi. Ainsi, le trafic sera interrompu sur les lignes 2, 3bis, 5, 8, 10, 11 et 12 du métro. 3, 4, 6, 7, 7bis, 9 et 13. Bref, seules les lignes 1 et 14, automatisées, éviteront les perturbations. Sur le RER A, 1 train sur 3 circulera en moyenne dans la journée, avec 1 train sur 2 aux heures de pointe et 1 train sur 4 aux heures creuses. La circulation des bus sera également suspendue ce jeudi : 2 bus sur 3 circuleront sur l’ensemble du réseau. Concernant les trams, au T2 : en moyenne 3 trams à partir de 4h du matin et 1 tram à 14h. Au T5 : 1 train sur 2 et uniquement à partir de 5h30. à 10h30 et à partir de 15h30 à 20h30 [⚠Mouvement social] Jeudi 11/10 La circulation du #RERB sera fortement perturbée. Sur l’ensemble de la ligne, programmer 1 train sur 2 en heures pleines et 1 train sur 3 en heures creuses en moyenne, tout au long de la journée. Vous devrez changer de train à Gare du Nord. [1/2] — RER B (@RERB) 8 novembre 2022 Dans le réseau SNCF, la CGT ferroviaire rejoint le mouvement. “Le trafic SNCF Voyageurs sera normal sur les lignes TGV et légèrement interrompu sur les Intercités”, a annoncé mercredi l’entreprise ferroviaire. Il fait état de légères perturbations “sur les lignes TER avec une moyenne de 9 TER sur 10 fonctionnant à l’échelle nationale et des niveaux de perturbation variables selon les régions”. “Les détails des plans de transport seront communiqués à chacune des régions concernées”, précise également la SNCF.

Hausse des salaires rongée par l’inflation

Problèmes d’effectifs, ouverture des réseaux de bus à la concurrence, remise en cause de la retraite spéciale… Les motifs d’inquiétude à la RATP sont nombreux. Alors que Jean Castex s’apprête à remplacer Catherine Guillouard à la tête du groupe des transports publics (un conseil d’administration de la RATP se réunira le 14 novembre), les délégués syndicaux ont bien l’intention de marquer le coup. Cette journée du 10 novembre porte avant tout sur l’appréciation du pouvoir d’achat des quelque 40 000 salariés du groupe qui vivent en Île-de-France. Déjà le 18 février, 8 lignes de métro avaient été fermées et 6 autres avaient fonctionné au moins pendant un trafic très fréquenté. Motif : les syndicats, de la part du métro et du RER, ont jugé insuffisantes les augmentations salariales proposées par la direction, dans un contexte d’inflation galopante. “On n’a que 2,2% d’augmentation depuis juillet… ce n’est donc que 1,1% sur l’ensemble de l’année”, déplore Vincent Gautheron de la CGT. C’est très insuffisant, surtout en Île-de-France, où le coût de la vie est supérieur de 9 % à la moyenne nationale. » Au cours des six derniers mois, l’inflation n’a fait qu’augmenter. « Avec le coût du logement en région parisienne, on habite de plus en plus loin des terminaux. Pour obtenir son quart de travail de 5 heures du matin, vous avez besoin d’une voiture. J’ai 200 euros de carburant par mois”, raconte un chauffeur de métro, chez lui depuis vingt ans.

« Coup de semonce » avant la bataille des retraites ?

Depuis plus d’un an, direction et syndicats négocient des hausses de salaires contre des “compensations” en termes de productivité. Les salariés les moins bien payés ont perçu une prime d’intéressement de 1.325 euros, ainsi qu’une “prime Macron” de 200 à 300 euros, affirme la direction de l’entreprise. A tel point qu’il estime que les augmentations totales atteindront “+5,2%” en 2022. “D’ailleurs la facture n’est pas là, on veut de vraies augmentations de salaire et pas des primes ponctuelles”, plaide Jean-Christophe Delprat, FO-porte-parole de la RATP. . Les séances de négociation reprendront en décembre, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), a confirmé mardi Jean Castex lors de son audition au Sénat. De nombreux travailleurs pointent également la “détérioration des conditions de travail” au sein de l’entreprise. “Avec le sous-effectif, que ce soit dans le bus ou le métro, les managers nous demandent de reprendre le travail pendant nos jours de repos… C’est inacceptable”, poursuit Jean-Christophe Delprat. Les syndicats de la RATP emboîtent enfin le pas au plan de réforme des retraites annoncé par le président Macron. “Le déménagement de jeudi est un signal d’alarme. Nous préparons déjà les combats pour l’avenir et la défense de notre régime de retraite”, prévient Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT RATP. Le gouvernement pourrait exiger que l’âge légal soit repoussé à 62 ans, alors que l’âge de départ dans le métro est de 57 ans et 9 mois en moyenne, selon la direction de la RATP. De quoi mobiliser à nouveau les 3 100 chauffeurs de métro. Les cinq semaines de conflit, en décembre 2019 et janvier 2020, avaient paralysé l’Île-de-France. Avant que la crise du Covid-19 ne mette un terme à la réforme.