Publié à 16h34
Alice Girard-Bossé La Presse
« J’ai étudié environ 40 heures par semaine tout l’été. J’ai échoué à l’examen à 51%. Mes amis ont également échoué à 52 %, 53 % ou 54 %. Cependant, nous sommes des filles qui ont bien réussi leur DPE. Je suis en train de passer mon bac et j’ai aussi de très bonnes notes », confie Amélie Zo au téléphone. La note de passage à l’examen est de 55 %. Le taux de réussite à l’examen de septembre pour les primo-candidats était de 51,4 %, a révélé vendredi l’OIIQ. En moyenne, sur les quatre dernières années, le taux de réussite a été de plus de 82 %. PHOTO AVEC L’AIMABLE AUTORISATION D’AMÉLIE ZO Amélie Zo La jeune femme, qui a fait ses études collégiales au Cégep de Sherbrooke et qui étudie présentement pour son baccalauréat à l’Université de Sherbrooke tout en travaillant dans un CHSLD, ne peut expliquer la situation. “Je me demande vraiment pourquoi l’examen était si difficile”, dit-elle.
la pandémie pointée du doigt
Chantal Lemay, directrice des admissions et des inscriptions à l’OIIQ, explique cette baisse due à la pandémie. “L’équipe qui a participé à cet examen a fait la plupart de ses études pendant la pandémie”, dit-il, ajoutant que les étudiants ont dû jongler avec les cours en ligne et les implications pour leur pratique. L’examen, composé de 134 questions à choix multiples, dure une journée complète. Mme Lemay soutient que les examens de septembre ont été conçus de la même façon que ceux des dernières années. PHOTO FOURNIE PAR JEANNE PLOURDE Jeanne Plourde Jeanne Plourde échoue une deuxième fois à l’examen. Il a obtenu 54%, 1 point en dessous de la marque. “Quand j’ai vu le résultat, je tremblais et j’ai commencé à pleurer. Mes colocataires essayaient de me réconforter. J’ai vérifié si c’était vraiment mon résultat. Je n’ai jamais autant pleuré”, confie-t-elle. Elle déplore le fait que le jugement clinique des étudiants soit évalué par des QCM. “Nous sommes dans une pièce pendant sept heures pour répondre à des choix qui ne correspondent pas à notre environnement de travail”, dit-il. Les étudiants qui n’ont pas obtenu la note de passage à l’examen professionnel pourront le repasser en mars. Les candidats peuvent passer l’examen trois fois au maximum. S’ils échouent, ils devront se réorienter vers un autre métier ou reprendre leurs études. Vendredi, un signalement a circulé sur les réseaux sociaux, afin de réduire le taux de réussite à 50%. “Ce qu’ils nous enseignent à l’école n’a rien à voir avec la façon dont les examens sont construits. Je pense qu’il serait important de faire un ajustement entre la façon dont nous enseignons et les examens du collège d’infirmières », a écrit l’organisatrice de la pétition Joelle Girard. A la fin de la journée, la pétition avait recueilli plus de 3 000 signatures.