Paris, le 21 juin 2022. (Albert Facelly/Libération) par Damien Dole et Sacha Nelken Le temps presse. Avant une très grosse séquence internationale loin de Paris (conseil européen, G7, sommet de l’Otan et sommet des océans), Emmanuel Macron reprend la main. Deux jours après le coup de tonnerre des législatives, le chef de l’Etat reçoit une brochette de responsables politiques à l’Elysée pour tenter de trouver une issue politique acceptable après des élections qui ont passablement chamboulé le paysage politique. Quid d’Elisabeth Borne ? Du remaniement ? De la recherche de «majorités d’action» ? Les questions s’empilent sur le bureau présidentiel. 13h42 Pour la première fois depuis 1988, le nombre de députées est en baisse. La nouvelle Assemblée nationale est composée de 37,3¹% de femmes. Un chiffre en baisse, qui traduit un échec de la loi pour la parité et un retour à une tendance «normale» après une féminisation massive mais «artificielle» de l’institution en 2017. 13h30 Et dire qu’«à 16 000 voix près», la Nupes gagnait les législatives. Lors de la présidentielle 2017, Mélenchon avait échoué à se qualifier au second tour «à 600 000 voix près». Pour celle de 2022, ce fut «à seulement 400 000 voix». Aux législatives cette fois, ce sera «à 16 000 voix près». C’est le nouvel élément de langage insoumis pour minimiser l’ampleur de la déception de ne pas avoir obtenu la majorité à l’Assemblée. «Décidément, le destin est taquin, écrit ainsi Mélenchon sur son blog. Il nous aura manqué au total 16 000 voix dans le pays entre les diverses circonscriptions pour avoir la majorité relative devant les macronistes.» Un décompte fait précisément état de «16 504 voix dans 57 circonscriptions» qui auraient manqué à la Nupes pour obtenir 199 sièges (deux de plus qu’Ensemble) et ainsi rafler la majorité relative. L’analyse de Chez Pol. 12h59 Après sa défaite dans le Loiret, Jean-Michel Blanquer recasé à l’université Assas ? Selon Mediapart, le président de l’université Panthéon-Assas aurait été saisi d’une demande «exceptionnelle» : «Ouvrir un poste sur mesure pour accueillir l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, défait aux législatives.» Une manière de se trouver une seconde vie après sa débâcle lors des législatives ? Les universitaires seront, eux, heureux d’apprendre que les pénuries de personnels, c’est de l’histoire ancienne. 12h54 Le barrage, c’est finito : la majorité présidentielle drague les députés RN. A la recherche d’une improbable majorité par le jeu d’alliances que lui refusent la droite et la gauche, ou de majorités «de projets» texte par texte, la macronie se tourne, de manière de plus en plus assumée, vers les élus d’extrême droite. Retrouvez l’analyse de Chez Pol. 12h43 Les députés de La France insoumise se retrouvent cet après-midi, à 16 heures. Ils devront réélire Mathilde Panot à la tête du groupe insoumis. La question de la commission des finances sera abordée. Le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel est «disponible», dit-il à Libération. Il ne devrait pas y avoir de concurrence chez les insoumis. Une autre réunion se tiendra au même moment : celle des communistes. Elle devrait être un peu plus tendue. Les députés rouges se divisent sur le rapport à La Nupes. Fabien Roussel et André Chassaigne veulent garder leur distance contrairement à Elsa Faucillon, Stéphane Peu et Sébastien Jumel. Ce dernier explique : «Un groupe en commun ce n’est pas forcément une bonne idée mais nous devons rester dans une logique de rassemblement.» 12h37 A l’Elysée, Faure rappelle à Macron que la Nupes n’est pas l’extrême gauche, «même La France insoumise». Premier représentant de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à être reçu ce mardi par Emmanuel Macron, Olivier Faure a expliqué à sa sortie avoir «rappelé» au chef de l’Etat que la coalition qu’il représentait n’était «pas l’extrême gauche». «Même La France insoumise n’est pas l’extrême gauche», a-t-il insisté. Concernant les intentions d’Emmanuel Macron, le député réélu de Seine-et-Marne a assuré que le Président était «resté très prudent». «Après, que va-t-il en faire ? s’est-il interrogé. Est-ce seulement une mise en scène […] ou bien a-t-il l’intention d’écouter ?» Faure a affirmé que «la question du casting» à Matignon «ne [l]’intéress [ait] pas du tout». «Je ne suis pas le DRH de la macronie», a-t-il ironisé avant de se faire plus grave : «Si on reste dans ce jeu perpétuel […] alors nous serons un jour tous balayés» par l’extrême droite. Selon Faure, Macron a pris «acte» du message des législatives. «Il cherche à comprendre quelles sont ses marges de manœuvre», Macron a compris qu’«il ne pouvait plus être l’omniprésident» qu’«il avait donc une autre façon de gouverner à inventer». Comment ? «C’est en gestation dans son cerveau.» 12h24 Marin, factrice, ouvrière agricole, femmes de ménage : ces nouveaux métiers qui entrent à l’Assemblée. Ils sont producteurs de pommes, postiers, viticulteurs ou chauffeurs-livreurs et viennent d’être élus députés. Ces nouveaux profils, souvent de gauche, assurent le renouvellement d’un hémicycle souvent vu comme monolithique. Libération vous les présente. 12h16 Les députés écologistes ont eux aussi fait leur photo de groupe devant l’Assemblée. (Julien di Rosa/AFP) 12h06 Front républicain : la gauche doit redresser sa ligne ! Avec 89 députés, le Rassemblement national devient le premier groupe d’opposition dans la nouvelle Assemblée. Si les macronistes portent une part de responsabilité, les insoumis ont également failli en baissant le niveau d’exigence du barrage. Retrouvez notre billet. 11h56 Jean-Luc Mélenchon n’ira pas à l’Elysée. Figure tutélaire de La France insoumise et invité, à ce titre, comme les chefs des autres partis à rencontrer Emmanuel Macron à l’Elysée, Jean-Luc Mélenchon a fait savoir qu’il ne s’y rendrait pas. A la place, LFI devrait être représenté par Adrien Quatennens (coordinateur national du mouvement) et Mathilde Panot (présidente du groupe parlementaire). «On va considérer l’invitation du président de la République», a affirmé Quatennens ce mardi matin sur CNews, reconnaissant toutefois «qu’il a besoin de savoir ce qu’il attend [d’eux]». Le député du Nord a prévu de «suggérer à Emmanuel Macron une Assemblée constituante pour passer à la VIe République» étant donné la «crise politique profonde» dans laquelle la France se trouve désormais. Une des mesures phares du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon. 11h49 Catherine Vautrin : «J’appelle à la signature d’un pacte de gouvernement entre la majorité présidentielle et LR». La présidente du Grand Reims, ancienne LR devenue soutien d’Emmanuel Macron et un temps pressentie pour Matignon, appelle ses anciens camarades à prendre leurs «responsabilités» en acceptant de s’allier avec le Président autour d’un accord programmatique et de gouvernement. Retrouvez son interview dans le journal de ce mardi et sur notre site. 11h44 Les députés insoumis font leur photo de groupe devant le Palais-Bourbon. Devant l’Assemblée ce mardi. (Albert Facelly/Libération) Photo Albert Facelly pour Libération 11h38 Pour Olivier Faure, Emmanuel Macron n’a pas été élu «sur un mandat clair». Deuxième chef de parti convié à échanger avec le président de la République, Olivier Faure flanqué d’une originale cravate rose – la couleur du Parti socialiste – estime, lui, que si Emmanuel Macron «est parfaitement légitime à la fonction qui est la sienne», «il n’a pas élu sur un mandat clair». Pour le patron du PS, le chef de l’Etat, compte tenu des résultats des législatives, doit désormais tenir compte des oppositions, et notamment de la Nupes. «Je viens avec ce que les électeurs m’ont demandé de dire, s’il me dit que c’est pas 1 500 mais 1 480, je considérerai qu’il a fait un pas en avant qui est significatif. S’il dit qu’il ne touche pas au Smic, je considérerai qu’il est complètement à côté de la plaque.» 11h35 Les députés LREM connaissent leur rétroplanning. Les députés Renaissance (nouveau nom de LREM) ont jusqu’à ce soir 18 heures pour déposer leur candidature à la présidence du groupe ou de l’Assemblée nationale. L’une ou l’autre. Il est interdit de se porter candidat aux deux. «Parlementaire jusqu’au bout des doigts de pieds», l’ex-ministre Joël Giraud fait déjà activement campagne pour le perchoir et met en avant son goût pour le «compromis» et les «démocraties d’Europe du Nord». Sa collègue Barbara Pompili semble aussi sur les rangs, même si elle nous disait à l’instant de ne pas avoir pris sa décision. Les noms de Roland Lescure et des ministres Yaël Braun-Pivet ou Gérald Darmanin circulent aussi. Pour la présidence du groupe, Aurore Bergé fait partie des candidats pressentis. Pas de double candidature possible ! Les députés de LREM ont jusqu’à ce soir 18h pour déposer leur candidature à la présidence du groupe ou de l’Assemblée. Élection demain entre 10h et 12h. @libe — JeanBaptiste Daoulas (@jbdaoulas) June 21, 2022 11h25 Une alliance LR-LREM ? C’est toujours non répète Jacob à Macron. Premier chef de parti à avoir rencontré le chef de l’Etat, Christian Jacob a répété qu’il ne…