JOE RAEDLE/Getty Images via AFP
Donald Trump, ici dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, le 8 novembre 2022.
ÉTATS-UNIS – Donald Trump s’est lancé ce mardi 15 novembre dans la course à la Maison Blanche, lançant une campagne qui s’annonce sans merci dans le camp républicain meurtri et divisé par la déception des récentes élections.
“J’annonce ma candidature à la présidence”, a déclaré l’ancien président de 76 ans sous les applaudissements tonitruants des militants réunis dans la grande salle de bal de sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.
Promettant que l’Amérique est de retour, il a brossé un tableau idyllique de son premier mandat, suggérant un pays en paix, prospère et respecté internationalement.
Au lieu de cela, il n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer le bilan de son successeur, le démocrate Joe Biden.
Un pays embourbé dans la violence et la criminalité, où la hausse des prix étrangle les foyers américains, où des “millions” d’immigrants illégaux traversent la frontière vers le Mexique, s’est-il indigné.
“Ce ne sera pas ma campagne, ce sera notre campagne”, a-t-il promis à ses partisans.
Un peu plus tôt il avait soumis aux autorités électorales américaines sa candidature aux élections présidentielles de 2024, une première étape officielle.
Trump a déposé auprès des autorités américaines sa candidature officielle à l’élection présidentielle de 2024 #AFP
— Sébastien Blanc (@sebastienblanc)
Voir le tweet
Des performances plus que mitigées dans l’intérim
Cette nouvelle candidature est la troisième sur soixante-dix à la Maison Blanche. Arrivé au pouvoir en novembre 2016 dans la plus grande surprise politique moderne, Donald Trump a défié toutes les coutumes durant sa présidence. Il avait laissé Washington dans le désarroi après avoir échoué à être réélu contre Joe Biden – une défaite qu’il n’a jamais reconnue. Elle préfigure également une éventuelle reprise de l’élection présidentielle de 2020 : le président Biden a récemment confirmé son “intention” de briguer un second mandat, tout en prenant soin de reporter toute décision finale à l’année prochaine. Les rumeurs vont bon train ces dernières semaines sur une annonce imminente de Donald Trump, l’ancien président alors déterminé à surfer sur le succès républicain attendu à l’élection du 8 novembre pour reprendre le pouvoir. Mais la “vague géante” tant prédite par les conservateurs ne s’est pas concrétisée, loin s’en faut : le Parti démocrate du président Biden s’est assuré ce week-end de conserver le contrôle du Sénat et pourrait même élargir sa majorité, renversant les prévisions des sondeurs. Les républicains prendront probablement le relais des démocrates à la Chambre des représentants, mais avec une majorité beaucoup plus faible que prévu. Cette performance plus que mitigée du camp républicain, notamment de la part des candidats nommés par Donald Trump, a terni la réputation du roi du podium. Plusieurs voix influentes du camp conservateur ont également appelé le magnat de l’immobilier à se retirer de la direction républicaine, jetant une ombre sur ses projets présidentiels.
La bataille pour l’investiture s’annonce rude
Une partie de l’électorat conservateur s’est déjà tournée vers un autre candidat potentiel à la Maison Blanche et résident de Floride : le gouverneur de Floride Ron DeSandis. Le quadragénaire, nouvelle star de la droite dure, sortie renforcée des élections de mi-mandat, a assuré que son combat “ne faisait que commencer”. Et il n’a pas manqué de décrier mardi la “performance extrêmement décevante” du reste de son camp lors de cette élection, tout en s’étant bien gardé de nommer directement Donald Trump. L’ancien vice-président de Donald Trump Mike Pence, son ancien chef des affaires étrangères Mike Pompeo, le gouverneur de Virginie Glenn Youngin… la bataille pour l’investiture républicaine s’annonce rude. Pourtant, l’ancien président conserve actuellement une popularité indéniable auprès de sa base, une vague de bonnets rouges qui continue d’affluer dans ses meetings de campagne. La majorité des sondages l’ont toujours comme vainqueur de la primaire républicaine. Un obstacle pourrait toutefois compliquer l’ascension de Donald Trump à la Maison Blanche : ses nombreux ennuis judiciaires, qui pourraient finir par le disqualifier. L’ancien président est la cible de plusieurs enquêtes pour son rôle dans l’attentat contre le siège du Congrès le 6 janvier 2021 ou dans la gestion des archives de la Maison Blanche. Cette déclaration, cependant, rend une accusation potentielle plus subtile. S’appuyant sur un “instinct” toujours présent, Donald Trump, dont la chute a été annoncée des milliers de fois, a jusqu’ici survécu à tous les scandales. Comme si, du fait de l’accumulation, elles n’avaient plus d’effet sur lui. Voir aussi sur Le HuffPost : Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.