Des scientifiques reconnus issus des meilleurs laboratoires de recherche rencontrent des députés nouvellement élus ou réélus. La scène, informelle, se déroule sous un grand bar qui se situe devant le métro Invalides, près de l’Assemblée nationale, à Paris, à partir du lundi 20 juin. Dès mercredi, trente-cinq climatologues, océanographes, hydrologues, écologues ou encore géographes proposent au Palais-Bourbon de nouveaux entrants qui souhaitent des formations courtes sur les questions environnementales, notamment dans le contexte de la crise climatique et de la biodiversité. “Il ne faut pas voir la transition écologique comme une menace, mais comme une opportunité d’améliorer la qualité de vie tout en préservant notre avenir”, a déclaré Gonéri Le Cozannet, l’un des auteurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. (GIEC), à la députée parisienne Maud Gatel (MoDem), qui l’écoute, concentrée. Autour de la petite table, la discussion de 30 minutes aborde des sujets allant de la mobilité aux déchets, en passant par les aires marines protégées, l’adaptation des villes au changement climatique, ou encore les menus végétariens des cantines. “Parfois je me demande s’il ne faut pas dire qu’on ne peut plus faire certaines choses, mais on ne peut pas faire la transition contre le peuple, il faut l’accepter”, a déclaré l’élu. “Nous devons prendre des décisions radicales, mais en soutenant les plus vulnérables”, a déclaré Nadia Maïzi, co-auteur du rapport du GIEC.

Une énergie sans précédent

Ce déménagement inédit, intervenu au lendemain des élections législatives, n’est pas “simplement symbolique”, estime Christophe Cassou, climatologue au Centre national de la recherche scientifique, auteur du rapport du GIEC et du début de l’opération avec l’ancien député Matthieu . Orphelin et le collectif Pour un réveil écologique, qui réunit des élèves de grandes écoles engagées pour le climat. “Les décisions prises aujourd’hui déterminent le climat et l’environnement de demain. “Chaque jour et chaque geste compte”, explique le chercheur. Lire le décryptage : Cet article est pour nos abonnés Climat : la France toujours incapable de tenir ses objectifs 2030
Le processus, non partisan, vise à s’adresser à l’ensemble des 577 députés, quel que soit leur camp. “Le climat ou la biodiversité n’est pas un problème de politique, mais de science”, a déclaré Magali Reghezza, maître de conférences en géographie à l’Ecole normale supérieure et membre du Conseil supérieur du climat. Nous voulons apporter les constats et les solutions aux élus en pointe de la transition écologique pour les aider à adapter les politiques publiques à un climat en pleine mutation. » Vous devez lire 56,64% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.