A leur arrivée à Giens, dans une ambiance feutrée où tout le monde parle à voix basse, les migrants entament le circuit d’accueil avec des contrôles d’identité effectués par la police aux frontières.  (Photo de Luc Boutria). 

Ici, la préfecture a décidé d’accueillir les rescapés. Un emplacement choisi parce qu’il a une capacité suffisante pour accueillir tous les adultes, parce qu’il est proche de Toulon et de l’aéroport et enfin parce qu’il est relativement facile à assurer. “C’est une zone d’attente à partir de laquelle nous allons entamer toutes les procédures de demande d’asile ou d’expulsion dans les pays d’origine”, explique le représentant du ministère de l’Intérieur. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce confetti varois ne fait plus officiellement partie du territoire français. En signant un “arrêté provisoire de création d’une zone d’attente”, le préfet lui a conféré un statut international généralement réservé aux zones portuaires ou aéroportuaires. La Croix-Rouge s’engage alors à aider ceux qui veulent essayer d’envoyer un message à leur famille pour leur faire savoir qu’ils sont vivants. BOUTRIA LUC / Bonjour.

“Il n’y a pas de piscine”

Pendant que les quelques dizaines de migrants s’installent, le ministère organise une visite pour que caméras, micros et caméras capturent l’instant. Le but : mettre fin aux rumeurs qui font référence à un complexe touristique de luxe. “Le village de vacances allie humanité, dignité et sécurité mais dans de mauvaises conditions” insiste le ministère. “Et il n’y a pas de piscine”, souligne le préfet, évoquant les prises de position de l’extrême droite dans les médias qui ont marqué la journée. Il propose également des vêtements à ceux qui en ont besoin. Dernière étape avant de regagner les chambres (où suffisamment a été préalablement déposé pour la préparation des repas), l’association de protection civile distribue des kits d’hygiène. BOUTRIA LUC / Bonjour. Une visite rapide des chambres, au mobilier simple et rustique, confirme que, même si la vue sur le large est magnifique, l’espace ne rechigne pas aux palais. Les autorités ont également clairement fixé les règles : sauf hospitalisation, les réfugiés accueillis ici ne sont pas autorisés à quitter la propriété. Les CRS mobilisés s’en chargeront. BOUTRIA LUC / Bonjour.