“L’Occident (…) a commencé à répandre un faux dicton selon lequel moi et les patriotes russes nous étions éloignés de Poutine après la reddition de Kherson et auraient demandé son départ”, a déclaré Dugin sur Telegram samedi soir. « Faire le deuil de Kherson est une chose. Mais notre relation avec le commandant en chef est différente. Nous sommes fidèles à Poutine et soutiendrons l’opération militaire et la Russie jusqu’au bout”, a-t-il ajouté. Vendredi, Alexander Dugin avait posté un message séparé dans lequel il semblait critiquer le Kremlin après la perte de Kherson. Il a fait valoir que la puissance russe ne pouvait plus “abandonner une chose de plus” et que “la limite était atteinte”. S’appuyant sur ce message, l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW) a fait valoir dans une note que la retraite de Kherson avait provoqué “une rupture idéologique entre les pro-guerre et Vladimir Poutine” qui éroderait la confiance dans le président russe. Alexandre Douguine s’est défendu. “Si nous avons des griefs, c’est avec des membres de l’élite dirigeante qui partent déjà et trahissent le commandant suprême les uns après les autres”, a-t-il écrit samedi. Il a également déclaré que la société russe doit se mobiliser “spirituellement et idéologiquement” pour gagner le conflit sans utiliser d’armes nucléaires. Le retrait de Kherson, ville stratégique du sud de l’Ukraine, a été publiquement soutenu par d’autres personnalités russes qui ont pourtant exigé la mise en œuvre des solutions les plus radicales en Ukraine, notamment par le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov et le chef du groupe paramilitaire. Wagner, Evgueni Prigojine. Alexandre Douguine, 60 ans, a longtemps promu une idéologie, le “néo-eurasisme”, qui appelle à libérer le monde des excès occidentaux en construisant un empire s’étendant de l’Europe à l’Asie. Fin août, sa fille, Daria Duguina, a été tuée dans un attentat à la bombe près de Moscou, un attentat attribué par la Russie aux services ukrainiens.