Il y avait 6290 candidats au départ, 1148 pour passer la deuxième étape et 577 finalement pour être élus. Selon les données du ministère de l’Intérieur : 245 députés appartiennent à la coalition de la majorité présidentielle, 131 au Noupes, 89 au Rassemblement national, 64 aux Républicains et à l’UDI et enfin 48 au reste. Mais à part les résultats par groupe politique, qui est le visage de la nouvelle assemblée ?

Âge : deux “2000” à l’Assemblée, un record battu

Avec moins de 5% des suffrages, ni le plus âgé ni le plus jeune des candidats n’aura passé le premier tour. A 18 ans, la candidate républicaine Raphaëlle Rosa a pu se concentrer sur son bac, qu’elle révisait en même temps que la campagne. Le plus jeune des députés a en réalité 21 ans, un record. Jusque-là, le titre était détenu par Marion Maréchal, qui, à 22 ans en 2012, l’avait emporté dans la 3e circonscription du Vaucluse. C’est désormais Tematai Le Gayic, un indépendantiste soutenu par Nupes dans la première circonscription de Polynésie française, qui le remplace. Ce dernier fait l’exploit de retourner les cartes entre le premier et le second tour. Son adversaire, Nicole Bouteau, une représentante de la majorité présidentielle qui a été ministre du Travail et du Tourisme pour la communauté étrangère, a néanmoins recueilli 42 % des suffrages, dimanche 12 juin. Une semaine plus tard, il a perdu par 672 voix. En l’espace de deux mois, Louis Boyard, l’ancien président de l’UNL lycéen et homme très médiatique, devenu étudiant depuis, a pris la relève. Il est actuellement victorieux dans la 3e circonscription du Val-de-Marne, également au sein des Nupes. La moyenne des députés est de 49 ans, soit, à un an près, l’âge moyen des candidats investis par l’Ensemble ! et républicains. Les plus jeunes sont à Nupes et RN (45 ans en moyenne). Les trois élus de l’UDI sont les plus âgés (67 ans en moyenne). Le plus âgé d’entre eux a un an de plus que le doyen de l’assemblée : José Gonzalez, l’un des nombreux nouveaux élus du Rassemblement national.

Genre : parité des candidatures, différences dans les résultats

Pour cette nouvelle législature, le nombre de femmes au Parlement est réduit de 9 députés. 2017 a été une année record, avec 224 femmes élues, soit 38,8% des 577 députés. Parmi les grands partis, c’est au RN que l’écart en points entre le pourcentage de femmes candidates et le pourcentage de femmes élues par rapport aux hommes est le plus important. Un signe que les candidats masculins du parti s’en sortent mieux que les femmes. La loi du 6 juin 2000, renforcée au fil des ans, oblige les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d’hommes aux élections législatives. Toutefois, cela n’affecte pas les circonscriptions choisies pour les candidats de chaque parti, qui peuvent leur être plus ou moins favorables. Cela peut expliquer, entre autres facteurs sociologiques, la différence entre le nombre de candidats nommés et le nombre de femmes élues.

Profession : surreprésentation des cadres à l’Assemblée

Déjà parmi les candidats les plus présents, les cadres – représentant 21,6 % des Français – sont la catégorie socioprofessionnelle la plus représentée à l’Assemblée (27 %). Viennent ensuite les professions libérales (13%) puis les retraités (11%). En revanche, le personnel et les étudiants sont sous-représentés par rapport au nombre initial de candidats. Sur les 168 salariés qui ont postulé, quatre participeront à l’Assemblée (deux Nupes, deux RN), alors que sur les 208 candidats étudiants, seuls deux ont été élus. le plus jeune de l’histoire. Autre députée dont le métier est atypique à la Convention, la franco-ivoire Rachel Keke, qui a battu dans le 7e arrondissement du Val-de-Marne l’ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron, Roxana Maracinano. Il était la figure emblématique de la grève des serveuses de l’hôtel Ibis Batignolles qui a duré 22 mois. VOIR AUSSI – Législatives 2022 : une France ingouvernable ?