Publié 13h04  Mis à jour à 15h00.
                        Jean-Thomas Léveillé La Presse                     

“Les organisations de la société civile s’inquiètent de l’espace accordé aux entreprises pétrolières, gazières et pétrochimiques dans le premier pavillon du Canada lors d’une COP”, indique une lettre envoyée jeudi au ministre de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault. La mission, intitulée « Expulser les pollueurs du pavillon canadien », est cosignée par une vingtaine d’organismes, dont Équiterre, cofondé par Steven Guilbeault lui-même, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) et le Syndicat des Fonction publique du Québec (SCFP). “Les industries engagées dans l’action climatique sont les bienvenues à ces événements, et elles sont nombreuses à la COP27”, écrivent les signataires. Les compagnies pétrolières et gazières, comme celles qui participeront au panel de vendredi au pavillon du Canada, sont toutefois « le principal obstacle à l’action climatique, tant à la COP qu’au Canada », accuse la lettre. Les technologies de captage et de stockage du carbone dont ces entreprises vont parler vendredi “ont des décennies d’échecs et de sous-performances” et ne pourront jamais, même si elles fonctionnent, être une solution à “80 à 90% des gaz à effet de serre (GES). ) émis lors de la combustion du pétrole et du gaz naturel qu’ils extraient du sol », poursuit le texte.

Le ministre garde le cap

Le ministre Guilbeau a de nouveau défendu l’événement lors d’une conférence de presse à Sharm El Sheikh jeudi. La présence des compagnies pétrolières, regroupées au sein de l’Alliance Nouvelles Voies, se justifie au nom de la “pluralité des voies”, nécessaire en démocratie, a-t-il répondu. “Je pense que dans une société démocratique, il est parfaitement légitime que différentes voix se fassent entendre, il est tout aussi démocratique pour nous d’écouter celles des écologistes qui ne sont pas d’accord avec l’opinion exprimée par le groupe qui prendra la parole. [vendredi] “, a déclaré le ministre. L’organisation Équiterre a objecté sur le réseau social Twitter que le fait que « les compagnies pétrolières à l’origine des catastrophes climatiques aient une place à la COP27 [est] contre-productif et contre-intuitif. La New Paths Alliance continue de participer à l’événement, affirmant qu’elle est à la COP27 “pour discuter de manière constructive et collaborative de solutions réelles pour aider à lutter contre le changement climatique”, a déclaré son président, Kendall Dilling, dans un communiqué. “Nous sommes impatients de montrer aux concessionnaires du monde entier comment nous travaillons également avec les gouvernements sur un plan d’action qui constituera une partie importante de la solution”, a-t-il ajouté, réitérant l’engagement de l’industrie à réduire ses émissions de 22 millions de tonnes de GES par année d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Enregistrer les lobbyistes

La COP27 à Charm el-Cheikh voit une augmentation de la participation des lobbyistes du secteur pétrolier et gazier, qui dépasse le total des représentants de dix des pays les plus touchés par le changement climatique. Diverses organisations, dont Global Witness, ont estimé jeudi que “636 lobbyistes des combustibles fossiles, liés à certains des géants pétroliers et gaziers les plus polluants, se sont inscrits pour les discussions sur le climat à la COP27”. Il s’agit d’une augmentation de plus de 25 % par rapport à la COP26 à Glasgow il y a un an. Le contingent le plus important vient des Émirats arabes unis, qui accueilleront la COP28 l’année prochaine, suivis de la Russie. Avec l’Agence française

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			70 multitude d’événements organisés au Pavillon du Canada lors de la COP27 			 			Source : Environnement et Changement climatique Canada 		  


		Source : Environnement et Changement climatique Canada