“Le cabinet a décidé de lever immédiatement les restrictions de production sur les centrales au charbon de 2022 à 2024”, a déclaré le ministre néerlandais du Climat et de l’Énergie, Rob Jetten, lors d’une conférence de presse. “Cela signifie que les centrales électriques au charbon peuvent à nouveau fonctionner à pleine puissance au lieu d’un maximum de 35%”, a-t-il ajouté, ajoutant qu’”il n’y a pas de pénurie de gaz pour le moment”. Les centrales au charbon néerlandaises ne pouvaient plus fonctionner à plus de 35% de leur capacité maximale depuis janvier afin de réduire leurs émissions de CO2. “Plus de pays sont maintenant sous pression (de la Russie). Nous sommes inquiets. “En raison de ces préoccupations, j’annonce aujourd’hui une crise du gaz de niveau un : alerte précoce”, a-t-il ajouté. La compagnie gazière russe Gazprom a annoncé en mai la suspension des livraisons au fournisseur néerlandais GasTerra, qui appartient en partie à l’État néerlandais, après que la société ait refusé de payer en roubles. La décision néerlandaise intervient alors que l’Allemagne et l’Autriche ont également annoncé leur intention d’utiliser davantage de charbon. Crise du gaz : le grand retour du charbon en Europe Dimanche après-midi, le gouvernement autrichien a annoncé la réouverture prochaine d’une centrale au charbon abandonnée afin de compenser les effets d’une éventuelle pénurie de gaz. Cette annonce fait suite à celle du gouvernement allemand, qui a également annoncé qu’il prendrait des mesures d’urgence pour sécuriser son approvisionnement, notamment en utilisant davantage de charbon.

Centrale thermique de Mellach

Le gouvernement autrichien a l’intention de réactiver une centrale électrique au charbon fermée au printemps 2020 par un gouvernement qui souhaitait éliminer cette source d’énergie polluante et produire 100% d’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Il s’agit du site de Mellach. Le groupe Verbund, principal fournisseur d’électricité du pays, “a accepté de réactiver la centrale thermique” située à Mellach (sud), qui est actuellement fermée, a indiqué la chancelière dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion sur la crise. L’objectif est “de pouvoir produire à nouveau de l’électricité, à partir du charbon, en cas d’urgence”. Le processus prendra plusieurs mois, a déclaré le ministère de l’Environnement dans une interview à l’agence de presse APA. “Notre objectif premier est de sécuriser l’approvisionnement du pays, dont 80% du gaz provient de Russie”, a déclaré le chancelier conservateur Carl Nehammer, qui dirige les Verts. “Il s’agit de remplacer le gaz russe manquant par d’autres sources ou fournisseurs afin que nous puissions continuer à constituer des réserves.” L’Autriche disposait mi-juin d’un taux de stockage de 39%, pour une capacité totale de 95 térawattheures correspondant aux besoins annuels, ce qui est supérieur à la moyenne de l’Union européenne (UE), selon le communiqué. Le gouvernement avait déjà dévoilé un plan d’urgence en mai, mais a décidé d’aller plus loin lorsque le géant russe Gazprom a annoncé ces derniers jours des coupures d’approvisionnement en gaz.

Un revirement pour l’Allemagne, “à court terme”

Préoccupée par les coupures de gaz de la Russie, l’Allemagne recourra également davantage aux centrales électriques au charbon. Alors que l’énergéticien russe Gazprom a réduit cette semaine les livraisons via le gazoduc Nord Stream de 40%, puis de 33%, le gouvernement allemand a annoncé dimanche qu’il prenait des mesures d’urgence pour sécuriser son approvisionnement. Rappelons que, même si elle a réussi à réduire son exposition au gaz russe, l’Allemagne continue d’importer près de 35 % de son gaz naturel de Russie (contre 55 % avant la guerre). C’est une reprise pour le gouvernement de coalition d’Olaf Soltz, faisant la part belle aux Verts, qui ont promis de prévoir les émissions de charbon d’ici 2030. “Pour réduire la consommation de gaz, nous devons utiliser moins de gaz pour produire de l’énergie.” “Au contraire, les centrales électriques au charbon devraient être davantage utilisées”, a déclaré dimanche le ministère allemand de l’Economie. “C’est amer, mais il faut réduire la consommation de gaz”, a déclaré le ministre de l’Economie et du Climat, Robert Habek, qui a promis que l’utilisation du charbon nécessaire pour faire face à la “dégradation du marché du gaz” serait “temporaire”. Le gouvernement allemand a réitéré lundi qu’il maintenait néanmoins son objectif d’abandonner le charbon, une énergie polluante, d’ici 2030. Au cœur de l’accord de coalition du chancelier Olaf Soltz avec les écologistes et les libéraux. « Combiner le charbon en 2030 n’est pas du tout volatil (…). Il faudra peut-être redémarrer les centrales à charbon (…) ce qui entraînera bien sûr une augmentation des émissions de CO2, il est donc d’autant plus important de s’en tenir à un calendrier de base, », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Économie et du Climat lors d’une conférence de presse à Berlin. La relance des centrales au charbon sera une “mesure de court terme”, dans une période “limitée”, jusqu’en 2024, a insisté lundi le représentant du ministère de l’Economie et du Climat, Stefan Gabriel Haoufe.

augmentation du prix

Les Européens ont dénoncé le chantage au gaz de Vladimir Poutine, alors que le continent veut profiter de l’été pour reconstituer ses réserves. Pour la plupart des Européens, le gaz n’est pas une pénurie en ce moment, car les bâtiments n’ont pas besoin d’être chauffés. Mais les coupes surviennent alors que les pays doivent profiter de l’été pour reconstituer leurs réserves, avec un objectif d’au moins 80 % d’ici novembre dans l’Union européenne. La France et l’Allemagne, entre autres, veulent éviter la panique et rassurer leurs citoyens : les réserves des deux pays augmentent de 56 %. L’UE affiche une moyenne de 52 %, selon Gas Infrastructure Europe, ce qui est mieux qu’à la même période l’an dernier, mais inférieur aux deux années précédentes. Réduire les livraisons entraîne dans tous les cas des prix plus élevés, ce qui coûtera cher aux fabricants, notamment en Allemagne. (Avec AFP)