M. Muratov avait remporté le prestigieux prix en 2021, avec la journaliste philippine Maria Resa, le comité les honorant “pour leurs efforts pour maintenir la liberté d’expression”. Il l’avait dédié à son journal, Novaïa Gazeta, et à ses collaborateurs “morts en défendant le droit des peuples à la liberté d’expression”.
La vente, qui s’est déroulée à New York, a été très animée, a été accueillie avec beaucoup d’applaudissements et a été encouragée par les enchérisseurs qui se sont encouragés à mener la vente vers le haut. M. Muratov a enregistré des vidéos de l’écran de la vente aux enchères et de l’atmosphère de la salle.
Le prix Nobel de la paix Dmitri Muratov, rédacteur en chef du journal russe Novaya Gazeta, surveille l’offre lors de la vente de sa médaille le 20 juin 2022, à New York. MICHAEL M. SANTIAGO / AFP
Le produit de la vente, remportée par téléphone par un enchérisseur anonyme, sera reversé au programme de l’Unicef pour les enfants déplacés par la guerre en Ukraine, selon Heritage Auctions, responsable de la vente.
Connu notamment pour ses enquêtes sur la corruption et les violations des droits de l’homme en Tchétchénie, la Novaya Gazeta est devenue cette année le dernier grand journal à critiquer le président Vladimir Poutine et ses tactiques dans le pays et à l’étranger. La Novaya Gazeta a annoncé fin mars qu’elle suspendrait ses publications en ligne et imprimées en Russie jusqu’à la fin de son intervention en Ukraine, dans le cadre d’une répression à grande échelle du Kremlin contre les voix dissidentes.
Le journal a déjà payé au prix fort son engagement : six de ses journalistes ou collaborateurs ont été tués depuis les années 1990, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie, a été assassinée le 7 octobre 2006. Les auteurs de ce crime n’ont jamais été identifiés.