Promettant un retour en Amérique, Donald Trump a brossé un tableau idyllique de son premier mandat, évoquant un pays en paix, prospère et respecté sur la scène internationale.
Au lieu de cela, l’ancien chef de l’Etat, vêtu de sa traditionnelle cravate rouge, n’a pas dit assez de mots durs pour dénoncer le bilan de son successeur, le démocrate Joe Biden.
Un pays embourbé dans la violence et la criminalité, où la hausse des prix étrangle les foyers américains, où des millions d’immigrants illégaux traversent la frontière vers le Mexique, il s’est indigné devant une rangée de drapeaux américains.
Joe Biden incarne les ratés de la gauche et la corruption à Washington, l’ancien homme d’affaires inculpé dans son discours cinglant, qui a duré un peu plus d’une heure, promettant que le président démocrate ne passera pas encore quatre ans à la Maison Blanche.
Joe Biden nous conduit au bord de la guerre nucléaire, a-t-il également déclaré, faisant référence au soutien américain à Kyiv.
Quelques instants plus tôt, Donald Trump avait déposé sa candidature à la présidentielle de 2024 auprès des autorités électorales américaines, une première étape officielle.
Ce ne sera pas ma campagne, ce sera notre campagne, a-t-il promis à ses partisans, assis sur des chaises dorées. Il leur a réitéré sa volonté de nettoyer les backwaters de Washington, selon sa formule établie de nomination des élites détestées de la capitale fédérale.
Cette nouvelle candidature est la troisième sur soixante-dix à la Maison Blanche.
Donald Trump a de bonnes chances de remporter l’investiture, selon les sondages. Cependant, le gouverneur de Floride, également populaire, est également approché pour briguer l’investiture.
Photo : AP/Rebecca Blackwell
Arrivé au pouvoir en novembre 2016 dans la plus grande surprise politique moderne, Donald Trump a défié toutes les coutumes durant sa présidence. Il avait laissé Washington dans le désarroi après avoir échoué à être réélu contre Joe Biden – une défaite qu’il n’a jamais reconnue.
Elle préfigure également une éventuelle répétition de l’élection présidentielle de 2020 : le président Biden a récemment confirmé son intention de briguer un second mandat.
La réaction du leader démocrate à l’annonce de son adversaire n’a pas tardé : Trump a déçu l’Amérique, interpellé Joe Biden, se rendant en Indonésie.
Les rumeurs vont bon train ces dernières semaines sur une annonce imminente de Donald Trump, l’ancien président alors déterminé à surfer sur le succès républicain attendu à l’élection du 8 novembre pour reprendre le pouvoir.
Des élections de mi-mandat décevantes
Mais la vague géante que les conservateurs prédisaient de manière si agaçante ne s’est pas concrétisée, loin s’en faut : le Parti démocrate du président Biden s’est assuré ce week-end de conserver le contrôle du Sénat et pourrait même élargir sa majorité, bouleversant les prédictions des sondeurs. Les républicains prendront probablement le relais des démocrates à la Chambre des représentants, mais avec une majorité beaucoup plus faible que prévu. Cette performance plus que mitigée du camp républicain, notamment de la part des candidats nommés par Donald Trump, a terni la réputation du roi du podium. Plusieurs voix influentes du camp conservateur ont également appelé le magnat de l’immobilier à se retirer de la direction républicaine, jetant une ombre sur ses projets présidentiels. Une partie de l’électorat conservateur s’est déjà tournée vers un autre candidat potentiel à la Maison Blanche et résident de Floride : le gouverneur de Floride Ron DeSandis. Le quadragénaire, nouvelle star de la droite dure, qui sort d’un coup de fouet des élections de mi-mandat, a assuré que son combat ne faisait que commencer. Et il n’a pas manqué de dénoncer mardi la performance extrêmement décevante du reste de son camp dans cette élection, tout en se gardant de nommer directement Donald Trump.
je suis une victime
Donald Trump a soutenu des candidats aux élections de mi-mandat, mais beaucoup d’entre eux n’ont pas été élus. Photo : Getty Images/Joe Raedle L’ancien vice-président de Donald Trump Mike Pence, son ancien chef des affaires étrangères Mike Pompeo, le gouverneur de Virginie Glenn Youngin… la bataille pour l’investiture républicaine s’annonce âpre. Mais l’ancien président reste incontestablement populaire auprès de sa base pour l’instant, une marée de bonnets rouges qui continue d’affluer dans ses meetings de campagne. La majorité des sondages l’ont toujours comme vainqueur de la primaire républicaine. Cependant, un obstacle pourrait compliquer l’ascension de Donald Trump à la Maison Blanche : ses nombreux problèmes judiciaires, qui pourraient finir par le disqualifier. L’ancien président est la cible de plusieurs enquêtes pour son rôle dans l’attentat contre le siège du Congrès le 6 janvier 2021 ou dans la gestion des archives de la Maison Blanche. Je suis une victime, a déploré Donald Trump devant ses partisans. S’appuyant sur un instinct toujours projeté, la tribune, dont la chute a été mille fois annoncée, a jusqu’ici survécu à tous les scandales. Comme si, du fait de l’accumulation, elles n’avaient plus d’effet sur lui.