C’est très ennuyeux, merci. Mais ce qui m’inquiétait aussi, ce sont les propos des étudiants interviewés par le journaliste Dominique Scali. “C’est à cause des professeurs si on n’a pas de motivation…” “Le professeur suffit à nous faire lire les cahiers en classe…” “Quand on a une question, le professeur nous dit d’aller sur Google…” Bref, le vieux refrain : si je coule, c’est la faute des profs. “Pour beaucoup d’élèves, c’est surtout la faute des enseignants. En la matière, elles sont inépuisables », écrit Dominique Scali.
LAPINS Je comprends que ce n’était pas facile d’étudier à distance. Sans parler du manque de ressources humaines, ce qui a nécessité le remplacement répété de plusieurs enseignants. Mais au risque de se faire traiter de lapins en boule et de pleurer à chaudes larmes dès qu’on les critique, je pose une question choquante, scandaleuse, scandaleuse ! Les jeunes sont-ils aussi responsables de leur situation ? Oui, je sais, c’est terrible de poser cette question, je mérite d’être viré du journal, mis aux fers et exilé sur une île au milieu de l’Atlantique, mais j’insiste et signe… Le manque n’a-t-il fait que souligner la paresse de certains élèves ? Comme le dit un enseignant courageux dans le texte de Dominique Scali : « Depuis dix ans, on nous dit que l’école est ennuyeuse. Ça n’a jamais changé… » LE MOT EN «E» Le 14 juin dernier, dans la rubrique “Faites une différence”, Le Journal publiait un magnifique article de Robert Durocher, professeur de sciences à la retraite. LE TITRE ? (Gardez votre journal loin de vos enfants, ils risquent de s’éclater s’ils le voient du coin de l’œil…) “Ça demande des efforts pour bien réussir à l’école” Cher! Ils ont osé ! Les patrons du journal ont osé publier un texte avec ce titre ! Vite, une demande ! Montrez-leur la porte, ils sont juste doués pour éditer le bulletin interne de l’Association Ecclésiastique ! “Pour réussir, il faut faire des efforts, il faut travailler”, écrit Durocher. Pourtant, les mots “effort, travail, concentration, endurance” sont absents des discours que l’on entend ou lit dans les différents médias…” Ces mots radioactifs à supprimer des dictionnaires ont été remplacés par cinq mots. “C’est… la faute” Les enseignants sont à blâmer, la pandémie est à blâmer, le manque de main-d’œuvre est à blâmer, la température est à blâmer, la guerre en Ukraine est à blâmer … De plus, en parlant de la guerre en Ukraine, je suis sûr que les enfants de cette partie du pays travaillent dur pour rattraper le temps perdu, car ils sont heureux de retrouver une vie normale dans une école à l’abri antiaérien. … FAIS LE! Je n’ai qu’une suggestion, une suggestion à faire à nos jeunes (et j’inclus mon fils de 14 ans dans ce groupe…) Quand les temps sont durs, il faut travailler plus dur. N’abandonne pas.