Le président américain Joe Biden a exprimé mercredi 9 novembre sa volonté de discuter avec son homologue chinois Xi Jinping des “lignes rouges” mutuelles à ne pas franchir, lors du sommet des chefs d’Etat du G20 prévu mi-novembre. “Ce que je veux faire avec lui quand nous parlons, c’est déterminer quel genre de lignes rouges nous devons respecter”, a déclaré le leader démocrate lors d’une conférence de presse à Washington. Joe Biden a déclaré vouloir étudier l’existence d’un éventuel conflit entre “ce que (Xi Jinping) considère comme les intérêts nationaux critiques de la Chine (et) ce que je sais être les intérêts nationaux critiques des États-Unis”. Le président américain s’est dit prêt à travailler pour résoudre un tel conflit, alors que les relations entre Pékin et Washington se sont récemment tendues et dégradées. L’occupant de la Maison Blanche se rendra ce week-end en Asie, d’abord au sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Phnom Penh, puis à une réunion du G20 à Bali et enfin au Forum de coopération Asie-Pacifique (Apec) à Bangkok. Ce seront des rendez-vous stratégiques pour les Etats-Unis, qui ont identifié la Chine comme leur « seul adversaire » à long terme et tentent de rallier les pays, notamment d’Asie du Sud-Est, réticents à s’opposer à Pékin.
“La doctrine taïwanaise n’a pas du tout changé”
Le président américain a confirmé mercredi qu’il aborderait la question très sensible de Taïwan avec Xi Jinping. “La doctrine sur Taïwan n’a pas changé du tout”, a réitéré Joe Biden, évitant de répéter des propos antérieurs qui avaient irrité Pékin selon lesquels l’armée américaine défendrait Taïwan si l’île était attaquée. Xi Jinping a remporté un troisième mandat au Congrès du Parti communiste chinois le mois dernier, consolidant ainsi son statut de dirigeant chinois le plus puissant depuis Mao Zedong. Cela a fait craindre à Taïwan, mais aussi à Washington, que la Chine ne redouble d’efforts pour réunifier l’île. Washington a toujours maintenu une politique “d’ambiguïté stratégique” concernant une éventuelle intervention militaire américaine si Taiwan était attaqué par la Chine. La République populaire de Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunir avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.