La commission des libérations conditionnelles a noté dans sa décision la gravité des agressions commises par André Boisclair. Il a dit que ces gestes étaient intrusifs, violents et très abusifs. Parmi les autres éléments de preuve retenus, la Commission a également rappelé son refus de participer à un programme spécialisé en agression sexuelle, qui lui avait pourtant été proposé. « La Commission considère que le risque de récidive que vous présentez est actuellement inacceptable et que le processus doit se poursuivre sous la sécurité de l’emprisonnement. » — Extrait de Extrait de la décision de la Commission des libérations conditionnelles Selon Sylvie Bordelais, avocate spécialisée en droit carcéral, la Commission doit trouver un équilibre entre l’incarcération et la réinsertion sociale.
Trop «sophistiqué» pour la thérapie de groupe, selon un avocat
Selon Sylvie Bordelais, la Commission doit tenir compte de ce que nous savons de l’individu. Dans sa décision elle maintient le fait qu’en matière d’évaluations, la dernière remonte à novembre 2021, ce qui remonte un peu, ajoute-t-elle. “Ces notations étaient basées sur un suivi qui n’a commencé qu’en octobre 2021. Encore une fois, ce n’est pas une très longue période de questionnement et de suivi avec un professionnel. » — Citation de Sylvie Bordelais, avocate spécialisée en droit carcéral Dans leur décision, les commissaires ont également insisté sur le fait que M. Buisclair n’a pas profité de l’aide qui lui a été offerte par les services correctionnels pendant son incarcération. Entre autres, il a refusé de participer au programme spécialisé en agression sexuelle. La Commission croit que c’est important, mais en même temps, on peut convenir qu’une personne qui a une certaine réputation publique, ça peut être un peu plus difficile de suivre un programme de groupe en milieu correctionnel, nuance Mme Bordelet. En effet, M. Boisclair aurait fait part de ses craintes quant au secret de l’émission au risque de fuiter des informations à son sujet. L’homme politique déchu a également assuré avoir été battu par un prisonnier lors de son incarcération. Son avocat a également plaidé que la participation de M. Boisclair à l’émission aurait fait exploser le groupe en raison de son niveau intellectuel et de sa façon sophistiquée de s’exprimer.
Impulsif et narcissique
On peut lire dans la décision que M. Boisclair n’a jusqu’à maintenant pas fait l’objet d’un rapport disciplinaire durant sa période d’incarcération. Les commissaires soulignent toutefois qu’il a reçu plusieurs notes négatives à son dossier, notamment pour comportement arrogant envers les agents de correction. Toujours dans le rapport, on peut lire que l’évaluateur de M. Boisclair a noté de l’impulsivité et [sa personne] ce qui a rendu difficile la discussion de certaines composantes narcissiques. Les deux notes de service d’octobre 2022 indiquent qu’André Boisclair était sur le point de délivrer un rapport disciplinaire, précise la Commission. Le principal concerné a nié ces actes, déclarant plutôt que certains agents pénitentiaires étaient ceux qui s’étaient mal comportés à son encontre. Rappelons que M. Boisclair a avoué en juin 2022 avoir agressé sexuellement deux hommes rencontrés en ligne dans son appartement de Montréal en janvier 2014 et novembre 2015. L’ancien politicien a par la suite plaidé coupable d’agression sexuelle impliquant une autre personne dans un cas et a plaidé coupable d’agression sexuelle dans le second. Le juge de la Cour de district du Québec, Pierre Labelle, avait accepté la recommandation de la Couronne et de la défense de condamner André Boisclair à deux ans moins un jour, 18 mois pour la première infraction et à six mois moins un jour pour la seconde.