• Lire aussi : Biden et Xi s’accordent « dans leur opposition » à toute utilisation d’armes nucléaires • Lire aussi : La Russie aurait détruit une grosse centrale électrique à Kherson • Lire aussi : Étudiant africain, prisonnier en Russie, retrouvé mort au combat en Ukraine Le plus important rassemblement de dirigeants mondiaux depuis le début de la pandémie s’est ouvert sans Vladimir Poutine dans le cadre tropical de l’île indonésienne de Bali. Elle se déroule près de neuf mois après le début d’une guerre meurtrière qui a fait flamber les prix de l’énergie et des denrées alimentaires et vu la résurgence de la menace nucléaire. L’invasion de l’Ukraine n’est pas à l’ordre du jour officiel du G20, mais elle domine la réunion et expose les divisions entre les Occidentaux qui soutiennent Kyiv et d’autres pays, menés par la Chine, qui refusent de condamner Moscou. Pourtant, les 20 membres de ce club initialement constitué pour gérer les affaires économiques se sont mis d’accord sur un projet de communiqué consulté par l’AFP, jugé improbable ces derniers jours en raison des pépins, mais aussi de l’accord nécessaire de Moscou. Ce document, s’il est approuvé par les dirigeants, constate les effets négatifs de la “guerre en Ukraine” et adopte le terme de “guerre” rejeté pour l’instant par Moscou, qui fait référence à une “opération militaire spéciale”. Il précise que “la plupart des membres” “condamnent fermement” le conflit, considèrent l’utilisation ou la menace d’utilisation d’armes nucléaires comme “inacceptables” et appelle à la prolongation de l’accord sur l’exportation de céréales. L’accord négocié en juillet sous les auspices de la Turquie, qui a permis la livraison d’environ 10 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, expire vendredi et Moscou a remis en cause ses intentions, faisant craindre une famine à l’ONU. De retour de Kherson, une ville du sud de l’Ukraine que son armée vient de prendre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé de prolonger cet accord “indéfiniment”. Il a été parmi les premiers à s’exprimer par visioconférence lors de ce qu’il a appelé le “G19”, hors Russie. Dans la salle, cependant, était présent le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui représentait Vladimir Poutine. “Je suis convaincu que le moment est venu d’arrêter la guerre destructrice de la Russie”, a déclaré le président ukrainien, vêtu de son habituel T-shirt kaki. “Ça doit et peut être arrêté”, selon la traduction anglaise consultée par l’AFP. Il détaille son plan pour ramener la paix et “sauver des milliers de vies”: se méfier de la Russie, ne tolérer “aucune excuse pour le chantage nucléaire” face aux “menaces folles” de Moscou et procéder à un échange total de prisonniers. L’hôte de l’événement, le président indonésien Joko Widodo a également appelé dans son discours d’ouverture à « mettre fin à la guerre » : « Nous ne devons pas diviser le monde en plusieurs camps. Nous ne devons pas laisser le monde sombrer dans une nouvelle guerre froide.” Tous les regards sont tournés vers la Chine, une grande puissance dont le président Xi Jinping s’est encore rapproché de Vladimir Poutine à la veille de la guerre, formant un front commun contre ce qu’ils décrivent comme des ambitions hégémoniques occidentales. Pékin a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine qui a commencé le 24 février. Sur le parquet du G20, Xi Jinping nous a appelé à « nous opposer fermement » à « l’instrumentalisation » des produits alimentaires et énergétiques, dans une critique voilée de son allié russe. Mais il n’a pas eu pitié de l’Occident, appelant à la levée des sanctions, comme celles visant la Russie, ou leur demandant de faire plus pour limiter l’impact des hausses de taux d’intérêt mises en place ces dernières semaines face à la hausse des prix. Lors d’une rencontre mardi matin avec le dirigeant chinois, le président français Emmanuel Macron lui a demandé de demander au maître du Kremlin d’intervenir pour le persuader de revenir à la “table des négociations”, selon l’Elysée. Lundi, le président américain Joe Biden, lors de son premier face-à-face avec Xi Jinping depuis son élection, avait reçu l’accord de son homologue chinois pour rejeter toute utilisation d’armes nucléaires en Ukraine, comme indiqué dans le projet de communiqué de presse. . Face à la menace russe, de nombreux pays cherchent à renforcer leurs capacités militaires et le Premier ministre Rishi Sunak est arrivé à Bali pour annoncer une commande de cinq frégates de guerre, invoquant la “menace” russe.