Deux millions de personnes possèdent illégalement entre 5 et 6 millions d’armes trouvées ou héritées et non déclarées selon les estimations du Home Office. “Ils dorment dans la cave, le grenier, le placard et parfois sous le lit”, explique Jean-Simon Merandat, chef du Service central des armes et explosifs (Scae), lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 10 novembre).

    Lisez aussi: Le ministère de l’Intérieur lance l’application «My Security» pour un contact 24 heures sur 24 avec les autorités chargées de l’application des lois     

8 000 armes à feu non enregistrées sont volées chaque année

L’agence lance une campagne “sans précédent et historique” pour la remise simplifiée des armes à feu dans l’État. “Il faut les retirer de la circulation.” L’objectif est de prévenir les drames, qu’il s’agisse d’accidents domestiques, de violences domestiques ou de conflits de voisinage. Et pour s’assurer qu’elles ne soient pas volées, lors de cambriolages : cela concerne 8 000 armes chaque année.”Elles finissent alors dans des réseaux criminels”, pointe Jean-Simon Merandat. Du 25 novembre au 2 décembre, il sera possible d’obtenir de l’aide pour enregistrer les armes non déclarées ou pour s’en débarrasser. Répartis sur tout le territoire, 300 points de collecte, les “armureries”, seront ouverts de 9h à 17h, y compris les week-ends. Dans la gendarmerie, les commissariats, les stades municipaux ou les centres de tir. 5 000 policiers, gendarmes ou agents préfectoraux sont mobilisés. La fédération des chasseurs a également proposé de fournir des bénévoles. Et l’avis d’armuriers sera sollicité, pour les armes de collection.

Le processus pour rendre votre arme

Ceux qui le souhaitent peuvent donc se rendre dans l’un de ces « chantiers militaires » pour se débarrasser de leur arme. Ils impliquent tous, ainsi que des bombes aérosols, des armes blanches, des coups de feu ou des munitions. “Les armes blanches, épées, couteaux ou poignards sont également les bienvenues”, précise Jean-Simon Merandat. En revanche, il ne sera pas possible de se présenter à un point de collecte avec une arme de combat, des grenades, des obus ou des poudres explosives. Un numéro unique dans chaque département permettra à un service de déminage de venir les récupérer au domicile. Un numéro de téléphone qui servira également aux personnes à mobilité réduite, celles qui n’ont pas de solutions de déplacement ou qui habitent Paris et sa petite couronne. “Il suffit d’appeler la police pour qu’elle vienne récupérer les armes”, explique le chef de service. Ils seront ensuite détruits, à l’exception de ceux à valeur patrimoniale.

Le processus d’enregistrement de votre arme

Il est déconseillé à ceux qui souhaitent conserver leur arme et se conformer de se rendre dans un point de collecte. “Mieux vaut prendre des photos, ce qui leur permettra d’entrer dans le dispositif du ministère de l’Intérieur”, conseille Jean-Simon Merand. Les démarches administratives seront réduites au minimum : une pièce d’identité et un justificatif de domicile suffiront. L’inscription peut se faire en ligne sur le site Web du Système national d’information sur les armes.

La garantie qu’il n’y aura pas de poursuites

L’opération est co-organisée avec le ministère de la Justice, « pour assurer nos concitoyens de l’absence de poursuites judiciaires », au cœur de régler leur situation », assure le chef du Service central des armes et explosifs. Une campagne similaire a déjà été menée avec succès en Guadeloupe et en Martinique.