Emanuel Macron était habitué aux planètes alignées devant lui. Mais au début du deuxième quinquennat, les choses ne se passent pas comme prévu. Après une réélection sans fête, où l’audace du chef de l’Etat semble avoir fait place aux doutes, le pensionnaire du Palais des Champs-Elysées entame son second mandat en croix, douloureux, inexact et plein d’épreuves. Le premier obstacle qu’il doit surmonter, après son échec aux législatives, dimanche 19 juin, est la conquête de la majorité à l’Assemblée nationale. Pour y parvenir, le président de la République, qui avait promis lors d’un récent conseil des ministres qu’il abandonnerait l’armure de “Zeus” pour celle d’Héphaïstos, le dieu de la forge, prend un emploi. Seulement. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La grande hésitation d’Emmanuel Macron, après le vote des sanctions aux législatives
Au surlendemain des élections législatives, qui n’offraient qu’une majorité très relative dans le camp présidentiel, Emmanuel Macron a entamé les pourparlers en accueillant à l’Elysée, les uns après les autres, les représentants des grandes forces politiques. Après Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), et Christian Jacob, patron des Républicains (LR), c’est François Bayrou, un allié du chef du MoDem Stanislas Guérini, le représentant général du parti La République en marche ( LRM), par Marine Le Pen, pour le Rassemblement national (RN) et enfin par Fabien Roussel, pour le Parti communiste (PCF). Marathon interrompu par la visite du secrétaire général de l’OTAN, Jens Soltenberg. Le Français Bayrou, le président du MoDem, après sa visite à Emmanuel Macron, sur les marches du Palais des Champs-Elysées, Paris, le 21 juin 2022. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR “LE MONDE”
Mercredi, Emmanuel Macron devait recevoir un autre allié, Edouard Philippe, son ancien premier ministre et actuel chef du parti Horizons, ainsi que Julien Bayou, un représentant d’Europe Ecologie-Les Verts, et, enfin, des représentants de La France. .insoumise (LFI), Mathilde Panot et Adrien Quatennens. Jean-Luc Mélenchon semble s’éteindre au profit de sa jeune garde.

Trois scénarios

L’enjeu pour Emanuel Macron est d’identifier un peu plus de quarante députés “constructifs” susceptibles de voter en faveur des textes présentés par le gouvernement. “Tendre la main”, l’appel à la responsabilité des parties, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, s’explique à l’Elysée, afin d’éviter l’exclusion du pays. Une dramatisation devenue une coutume au sommet de l’Etat. Suite à la confusion sur les propos tenus lundi par la députée des Hauts-de-Seine (LRM) Céline Kalvez, qui a confirmé “quand il faut avoir une majorité et si c’est bon pour les Français, on ira y faire entendre la voix [celles du RN] Et ceux du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a laissé entendre que la majorité présidentielle pourrait “se rallier” à l’extrême droite, ont tracé des lignes rouges : aucun deal ou accord gouvernemental avec le parti de Marin Lepen ne sera scellé non plus avec LFI, deux formations se sont âprement battues lors de ces élections législatives. Il ne vous reste plus qu’à lire 63,72% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.