C’est ce que croient Guylaine Tremblay et Nico Racicot, Anna et Arno du roman Anna et l’Enfant-Vieil de Francine Ruel adapté au petit écran. L’auteur, dans le livre de 200 pages, se moque de sa propre histoire à travers celle de son fils Etienne, racontant le tournant de la vie de ce dernier après avoir été pris pour cible gratuitement par un sniper. La chute du jeune homme est longue, douloureuse, même sur la route et avec de l’héroïne.
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Joël Lemay / Agence QMI
Ce que les deux comédiens ont réalisé en creusant la question des sans-abri, c’est que derrière chaque sans-abri – qu’on ne voit pas ou qu’on ne veut pas voir – il y a un homme mais aussi une histoire.
Evoquant son personnage en entrevue, Guylaine Tremblay peine à retenir ses larmes, celle qui se contente d’incarner une femme en marge, obsédée par la descente aux enfers de son fils. “Tu vois comme c’est difficile, hein, de me faire pleurer”, s’exclame-t-il avant de rire.
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“C’est comme une obsession, dans le sens où Anna ne peut jamais s’en débarrasser, même par une belle journée d’été avec des amis quand elle prend un verre. Soudain, un bruit se fait entendre, quelque chose qui lui rappelle qu’Arnaud est sorti, qu’elle ne sait pas avec qui il est, ce qu’il fait. “Les gens veulent lui faire du mal, ils se droguent, ils prennent de mauvaises drogues, va-t-il mourir aujourd’hui ?” en détail l’actrice.
Devenue “combattante”, Anna met sa carrière et sa vie entre parenthèses. Pour l’actrice, le défi était de jouer ce parcours difficile, l’incapacité d’une mère, qui peine à profiter des petits plaisirs.
Arnaud est aussi obsédé, mais avec sa consommation. Cela fait que la mère et le fils, qui s’aiment, tombent tous les deux dans un cauchemar, mais pour des raisons complètement différentes – et dans des circonstances complètement différentes.
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Nico Racicot a fouillé à quelques reprises pour mieux comprendre son personnage. Il réveille une expérience “décevante” et “humiliante” due à l’indifférence des passants. Il dit qu’Arnaud, qui avait tout pour réussir, “ne fait que survivre”. “On voit un homme qui ne sait tout simplement pas comment ‘faire face’ aux cartes qu’on lui a données”, a-t-il déclaré en marge du tournage d’une scène à Pierrefonds, à l’ouest de l’île. de Montréal, dans lequel Anna accompagne Arnaud en cure de désintoxication.
Le scénariste François Archambault (Les étoiles filantes), qui parle d’une série dramatique parfois drôle et lumineuse, a rencontré quinze fois son fils Francine Ruel.
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“Dans le roman, qui est très beau, il est très intérieur, on entre dans les pensées et les sentiments d’Anna. Lorsque j’ai rencontré Francine à propos du projet, je lui ai dit qu’il serait intéressant d’avoir aussi l’avis de son fils. « Nous avons fait des recherches sur l’itinérance, nous nous sommes documentés et, ce faisant, nous avons renoué avec Étienne, que j’ai pu rencontrer », a déclaré Archambault, ajoutant que l’auteur avait lu les scénarios des huit épisodes de la série Pixcom. et qu’il lui a écrit un texte sur la trajectoire d’Etienne pour alimenter les scénarios.
Guylaine Tremblay, qui a haussé les épaules avec de nombreux coéquipiers, affirme qu’« il y aura un avant et un après pour Nico Racicot » grâce à ce rôle. “C’est dégoutant!” Le principal intéressé lui rend la pareille.
Le réalisateur Louis Bélanger (Post mortem, Gaz bar blues, Route 132) est heureux de diriger les deux acteurs principaux, ainsi que Stéphane Jacques, Alexis Martin et Marie-Hélène Thibault.
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“Je voulais travailler depuis longtemps avec Guylaine, que j’aime. Nico, c’est une découverte. “J’ai réalisé que je pouvais lui demander des boulots, essayer des choses et il a l’intelligence de s’adapter”, a-t-il dit, ajoutant qu’Arnaud devait être joué avec une vivacité juvénile. Dans la première ligne narrative, puis le sang-froid des réflexes s’estompe dans la seconde, du fait de la toxicomanie et de la vie dans la rue.
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