Pour l’exécutif, le planning de la semaine était coloré en vert. Discours d’Emmanuel Macron à la COP27 en Egypte, lundi. réunion de décarbonation à l’Elysée le lendemain. Avec ces initiatives, le président de la République a voulu remettre la transition climatique en tête de son agenda. Mais mardi 8 novembre, une enquête journalistique est venue frapper cette communication avec des révélations sur la famille d’un des responsables gouvernementaux dans ce dossier, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique. Selon le site d’investigation Disclose, Jean-Michel Runacher, le père de la ministre, a créé une société dénommée Arjumen en 2016. Mme Pannier-Runacher aurait alors signé les documents autorisant trois de ses enfants – alors mineurs – à devenir actionnaires de la société. société pour la somme symbolique de 10 euros chacun. L’ancien patron de Perenco, deuxième producteur français de pétrole brut, M. Runacher a fourni le capital restant : 1,2 million d’euros sous forme d’investissements spéculatifs. Une façon de sauver ses descendants des droits de succession.

Paradis fiscaux

Selon le site, tout cet héritage provient de fonds spéculatifs cachés dans des paradis fiscaux, en Irlande, à Guernesey ou encore au Delaware, “dans lesquels Perenco avait ses propres investissements à l’époque”, écrivent les journalistes. Mardi, l’Autorité suprême pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé avoir lancé des “vérifications” sur la situation du ministre, qui a démenti ce blocage. Face aux attaques d’une partie de l’opposition, Mme Pannier-Runacher a été contrainte de réagir rapidement sur plusieurs points, notamment la possible évasion fiscale impliquant sa famille proche et le possible conflit d’intérêts avec la société Perenco. “J’ai appris ce matin les allégations mensongères et diffamatoires publiées par Disclose”, a-t-il déclaré mardi après-midi à l’Assemblée nationale lors des questions gouvernementales. Avant que le premier soupçon ne disparaisse : « Ce transfert a été effectué par l’intermédiaire d’une société française soumise à l’impôt français, avec un acte notarié établi à Paris et en parfaite conformité avec les dispositions en vigueur de la loi française. » À lire aussi Agnès Pannier-Runacher visée par l’enquête de la HATVP après les révélations de ‘Disclose’
Quant à Perenco, une société qui s’est fait une spécialité d’acheter des puits de pétrole ou de gaz en fin de vie pour les exploiter au maximum à moindre coût, le ministre a nié être en mesure d’être influencé. « Il s’agit bien d’une société étrangère qui exerce ses activités pétrolières hors de France. Par conséquent, dans le cadre de mes fonctions de ministre, je n’ai eu aucune connaissance des activités de ce groupe », a-t-il déclaré. Il vous reste 54,81% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.