« J’ai un message pour mes petits-enfants : grand-père ne sera pas là pour Noël. Je suis réservé avec les lutins de la sortie privée”, a lancé l’accusé de 71 ans peu avant d’entrer dans la salle d’audience.
Et à bord d’un fourgon de prison, il a quitté le tribunal de Longueuil après avoir été condamné à deux ans de prison. Il a plaidé coupable à quatre chefs d’accusation d’avoir fraudé trois institutions financières et un particulier.
L’ancien présentateur de Week-ends à Mario sur Rythme FM a été impliqué dans un stratagème frauduleux d’encaissement de chèques en 2015. Celui-ci consiste à déposer un chèque en blanc et à effectuer des retraits avant que le chèque ne soit encaissé par la banque.
La valeur totale de la fraude était de 913 952 $. Lirette n’a pas personnellement profité de tous ces dollars, plusieurs chèques déposés ont été sans provision. Mais les institutions bancaires ont perdu plus de 220 000 $.
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Lirette a fait rage pendant près d’un an et demi, avec un complice, Joël Verreault. Les deux hommes ont été inculpés en juin 2018.
Verreault avait réglé ses comptes avec la justice plus rapidement, en septembre 2019. Il avait prétendu avoir un problème de jeu, affirmant plus tard qu’il considérait M. Lirette comme «l’un des plus gros joueurs au Québec».
M. Lirette avait alors à maintes reprises profité de son statut de personnalité publique pour parvenir à ses fins. Il a même laissé le complice de Verreault utiliser le nom de son fils, Philippe Lirette, également animateur radio.
Avant de lui accorder un prêt privé de 66 650 dollars, Mickael Ferundun Satilmis avait pourtant hésité. Mais Mario Lirette lui avait montré ses énormes revenus d’animateur radio, se vantant d’avoir signé un contrat de 1,5 million $ sur cinq ans avec Cogeco, qui lui rapportait 25 000 $ par mois.
Photo courtoisie de Dominic Gouin (Échos Vedettes)
Convaincu de la fiabilité de Mario Lirette, M. Satilmis lui a fait confiance. Mais l’accusé ne l’a jamais indemnisé. En garantie du montant emprunté, la victime avait reçu des chèques, qui ont finalement été sans provision.
“Je lui ai fait confiance parce qu’il m’a dit qu’il était un personnage public à la radio. Je n’avais aucun doute, je l’entendais à la radio tous les vendredis. Il disait: «Je ne vais pas ruiner mon nom pour votre argent.» Je l’ai cru”, a témoigné Michael Ferudun Satilmis devant le tribunal.
Il a dit qu’il ne pouvait plus faire confiance à personne.
“Pas même à un médecin. Ce que je lui ai donné, ce sont mes économies, pour lesquelles j’ai travaillé toute ma vie”, a-t-il déploré.
“J’ai tout perdu. Tout le monde autour de moi est parti parce que j’avais confiance en une personnalité publique”, a-t-il ajouté à voix basse.
Plaidant coupable hier, le “chat rebelle” autoproclamé a renoncé à son procès, qui devait avoir lieu le mois prochain.
Le juge Serge Delisle l’a également condamné à verser 33 325 $ en dédommagement à la victime. Et s’il ne le fait pas, il risque jusqu’à 15 mois de prison, a prévenu le procureur de la Couronne Me Simon Lacoste.
Joël Verreault a également écopé d’une peine de 2 ans de prison en 2019.