L’annonce du verdict avait provoqué des remous dans les rangs du personnel de l’UFR, nombreux à s’indigner de leur administration. “Il y a eu une forme de surprise, d’incompréhension parce que personne ne s’y attendait”, témoigne un enseignant de 20 Minutes. L’ancien directeur du Staps, suspendu de ses fonctions en 2017, n’a pas encore été jugé et continue de clamer son innocence. Depuis son interrogatoire, il a toujours cherché à retourner à l’université, ce qui lui a toujours été refusé. “Elle voulait revenir comme si de rien n’était. Mais les trois plaignants sont toujours à l’intérieur de nos murs et l’université a l’obligation de protéger son personnel. Ce n’est pas aux plaignants de s’adapter. “Imaginez qu’il en ait rencontré un”, poursuit le professeur. “Cela me donne l’impression d’une justice qui se protège plus que les supposées victimes. “Ce n’est pas sans leur causer des incompréhensions et des inquiétudes”, estime un autre professeur du département.

Plainte étudiante déposée en 2017

L’affaire a éclaté en 2017, lorsqu’une doctorante de 24 ans a porté plainte pour harcèlement, agression sexuelle et viol contre son directeur de thèse. Considéré comme innocent, l’enseignant de 52 ans a toujours affirmé que la relation était consensuelle. Deux autres plaintes se sont ajoutées à la première, formulées par deux professeurs de l’UFR. L’université rappelle qu’elle a repris son service disciplinaire, désorienté vers un autre établissement, qui attendra toutefois “le résultat de l’enquête pénale avant de prendre une décision”. Cette interdiction d’accès au campus est qualifiée de mesure de protection que l’employeur doit à ses salariés, “afin de sauvegarder la sécurité et la santé de ses agents”, “par rapport à la présomption d’innocence”, précise la direction de l’université. Le CHSCT a convoqué une assemblée extraordinaire et en a avisé la présidence. Si l’enseignant en question s’était vu accorder le droit de retourner à l’université, il lui était interdit de communiquer avec les plaignants. “Pour eux, c’est traumatisant. “Ils l’ont mal vécu”, raconte cet enseignant.