Sur les quais et autour de la gare, le thème de la sécurité est sur toutes les lèvres. “Je viens ici régulièrement pour des entraînements ou des réunions, et c’est vrai que ce n’est pas rassurant, il faut toujours faire attention pour dépasser”, raconte Mylène, 47 ans, qui fait le déplacement depuis Les Arcs-sur-Argens où elle habite. “Je trouve que devoir traverser les voies pour accéder à l’autre quai, c’est un peu dépassé”, dit-il en regardant le passage piéton installé au milieu de la gare.

Passerelle ou souterrain ?

Un constat partagé par deux Cannetoises franchies la passerelle surplombant la gare. “J’étais au stade samedi avec mon fils et on a entendu les klaxons pendant un bon moment, après le choc, absolument assourdissant”, raconte-t-elle avec émotion. “On se demande pourquoi il n’y aurait pas une passerelle pour accéder au quai ou un métro comme à la gare des Arcs”, s’interroge l’autre.

Des signaux sonores et visuels auraient bien fonctionné

            La commune du Cannet-des-Maures s’est fait construire quelques années plus tôt une passerelle qui surplombe la gare sans la desservir.  Photo de J.P. 

Contactées au sujet de ce dramatique accident, la gare SNCF et les liaisons du Var confirment que “l’enquête a montré que les signaux sonores et lumineux indiquant aux usagers de la gare de ne pas passer avaient parfaitement fonctionné”. “Aucun réaménagement n’est prévu pour cette infrastructure, qui ne fait pas partie du schéma directeur d’accessibilité 2015-2024, qui a permis de réaménager 44 gares sur le territoire”, souligne Mickaël Ollier, de la communication SNCF. La SNCF rappelle “qu’il est strictement interdit d’utiliser des trottinettes à l’intérieur des gares, sur les quais, comme dans les halls et en traversant les voies”.

Proposition d’aménagement de la Municipalité

            Des couronnes de fleurs ont été déposées sur le front de mer en hommage à la jeune femme décédée samedi.  Photo de J.P. 

Un dossier épineux auquel a fait réagir Jean-Luc Longour, maire du Cannet-des-Maures. “Il faut réfléchir à cette gare et à son accessibilité, que ce soit par une passerelle ou par le métro”, estime-t-il. “Ce n’est pas le premier accident de ce genre et tant que cette gare, d’une autre époque, restera comme ça, il y en aura d’autres.” Le drame aurait-il pu être évité ? “Lorsque nous avons construit la passerelle piétonne Ville-Ville qui surplombe la gare, nous avons demandé les autorisations nécessaires à la SNCF pour la construction du bâtiment et proposé également qu’il dessert le front de mer”, précise l’édile. Une proposition qui n’a pas été acceptée.

Le cours intensif privilégié

“C’est une enquête ouverte pour rechercher les causes du décès de la jeune femme, même si la trajectoire d’un accident est privilégiée, compte tenu de la déposition d’un témoin et de la configuration des lieux”, précise le parquet de Draguignan. Le lendemain, un autre accident similaire s’était produit à Vidauban, en fin d’après-midi. “Une tentative de suicide”, selon le parquet dracénois.