Une association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, baptisée CASSIS (Sex Cell Awareness and Awareness Cell), a mené une enquête en 2021 auprès de 2 000 étudiants. 566 d’entre eux ont répondu. De plus, 23 % des répondants ont déclaré avoir été victimes d’agressions sexuelles « avec contact ». 10 d’entre eux affirment que leur préservatif leur a été retiré brutalement, sans leur consentement. L’enquête montre que 31,9% des agressions sexuelles et 64,7% des viols ont été commis alors que la victime avait consommé de l’alcool ou de la drogue et “n’avait aucunement connaissance ou dit qu’elle était “consentante”. L’étude recense 526 “comportements ou propos discriminatoires ou sexuels”, qui surviennent souvent lors d’événements festifs, provenant principalement d’étudiants mais parfois d’enseignants ou de personnels de l’établissement (pendant 42 jours entre eux). Les membres de l’association alertent sur “l’ampleur de ces violences sexistes et sexuelles” au sein de l’establishment et le “caractère urgent et préoccupant de la situation”. La direction mettra en place, dès la rentrée en septembre, entre autres, une cellule d’écoute et d’accompagnement des victimes, ainsi que des formations sur la sensibilisation aux violences basées sur le genre et aux violences sexuelles. Le directeur général d’AgroParisTech a interpellé le procureur de Paris. “C’est malheureux et insupportable. Il faut que ça cesse”, a déclaré Siham Lachgar, co-directrice de l’unité Sexe et violences sexuelles d’AgroParisTech. 17 étudiants avouent “avoir subi un ou plusieurs viols” pendant leurs études dans cette école d’ingénieurs. “Malheureusement, ce n’est pas une surprise”, reconnaît Siham Lachgar. Il admet que les résultats de ces recherches « mettent en lumière des failles » et « nous interpellent aussi pour le plan d’action que nous avons mis en place dans le cadre d’AgroParisTech » depuis trois ans. Le dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles est né “malheureusement après une nuit. Les étudiants nous ont alertés sur ces événements”. Ce plan est divisé en deux parties. Le premier vise à informer et sensibiliser les étudiants « par, par exemple, la mise en place, par exemple, d’amphis obligatoires pour les nouveaux entrants ». Puis AgroParisTech a mis en place une cellule d’écoute. “Nous avons voulu qu’elle soit mixte, c’est-à-dire que la cellule d’écoute comprenne des membres du personnel administratif, deux professeurs, des étudiants et un doctorant.” Siham Lachgar “encourage” les victimes à porter plainte. “On assiste à une libération de parole, mais surtout à une libération d’audience. Et c’est très important que les victimes nous fassent confiance et osent venir nous parler.” Elle réitère que l’école est prête à les accompagner. “On peut leur expliquer toutes les possibilités qu’ils ont d’un point de vue juridique, ils peuvent être accompagnés par des psychologues à l’intérieur d’AgroParisTech mais aussi à l’extérieur via des clubs.”